REPORTAGE - Le périple de parents ukrainiens pour récupérer leurs enfants retenus en Crimée

par S.M
Publié le 28 février 2023 à 10h30

Source : TF1 Info

Partis en camp de vacances en Crimée l'été dernier, des enfants ukrainiens de Kherson n'ont pu rentrer chez eux que fin janvier.
LCI a suivi des parents dans leur périple pour retrouver leurs enfants.
Ils étaient placés dans un camp où toute référence à l'Ukraine était interdite.

Leur voyage devait durer deux semaines, ils sont rentrés quatre mois plus tard. Partis en camp de vacances en Crimée l'été dernier, des enfants ukrainiens de Kherson, à quelques centaines de kilomètres de là, n'ont pu rentrer chez eux que fin janvier. Pour les récupérer, leurs parents ont parcouru un long périple. 

C'est ce qui est arrivé à Victoria, la mère de Katia, qui s'est fait confisquer son passeport et accuser d'avoir de faux papiers par les gardes-frontières russes, se faisant refuser le passage à la frontière entre l'Ukraine et la Crimée, raconte-t-elle à LCI. Nos équipes l'ont rencontrée, ainsi que d'autres parents, dans le reportage en tête de cet article. Elle s'est finalement tournée vers une association, avec laquelle elle a voyagé plus de 8000 kilomètres, en passant par plusieurs pays, pour atteindre la Crimée occupée

Hymne russe et autres chants patriotiques

Pendant ces quatre mois, les enfants étaient placés dans un centre, où ils étaient bien traités et suivaient des cours. Mais toute référence à l'Ukraine y était interdite, raconte la fille de Victoria, qui se souvient d'un surveillant qui avait déchiré un t-shirt avec inscrit "j'aime l'Ukraine". Un patriotisme russe qui se retrouvait jusque dans les classes, qui commençaient tous les matins par l'hymne russe, et où les élèves apprenaient des chants patriotiques. "La prof nous disait que les Russes étaient gentils et les Ukrainiens mauvais. Et que la Crimée appartient à la Russie, tout comme le reste de l'Ukraine", explique une autre petite fille.

Les autorités ukrainiennes ont identifié plus de 16.200 enfants déplacés en Russie. Seuls 300 ont pu rentrer chez eux. Selon un rapport publié mi-février par l’Observatoire des conflits, un groupe de recherche indépendant américain, le Kremlin a mis en place un réseau d’au moins 43 camps, dans lesquels plus de 6000 mineurs ukrainiens vivent depuis des semaines, voire des mois, coupés de leurs parents et soumis à des programmes d’endoctrinement prorusses, explique Le Monde

"Dans certains cas, il y a des programmes d’adoption ; dans d’autres, il s’agit de camps de rééducation dont les enfants ne reviennent pas", expliquent les chercheurs de l'université de Yale, auteurs de ce rapport. Un système auquel sont soumis les mineurs sans le consentement de leurs parents, et qui s’apparente à un crime de guerre, dénoncent les chercheurs.


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