Ukraine : plus de 600 jours de guerre

REPORTAGE - Guerre en Ukraine : l'ONG qui tente de redonner les corps des victimes à leurs familles

par La rédaction de TF1info | Reportage LCI : Charline Hurel, Charlotte Lefetey et Kostyantyn Yaremenko
Publié le 3 octobre 2023 à 16h34

Source : TF1 Info

En Ukraine, l'ONG Platsdarm s'est donné une mission : récupérer et identifier les corps des personnes tuées lors de la guerre en Ukraine.
Chaque jour, ils se rendent sur le terrain, parfois au péril de leur vie, pour récupérer les dépouilles des victimes.
Une équipe de LCI a pu rencontrer les membres de cette association.

Armés de leurs pelles, les volontaires se dirigent vers les positions russes, dans le village de Klishchiivka, à quelques kilomètres de Bakhmout. Ce village de l'est de l'Ukraine vient d'être repris par les forces de Kiev, et Oleksii Yuko et ses hommes ne perdent pas de temps. Au cœur du champ de bataille, au péril de leur vie, ils se sont donné une mission : extraire tous les corps des soldats tombés au combat, quel que soit leur camp et les identifier. Ces Ukrainiens, qu'une équipe de LCI a pu rencontrer, forment l'ONG "Platsdarm" qui intervient sur le front, mais également à la demande d'habitants qui repèrent des corps dans leur région.

Qu'est-ce qu'il y a de plus dur que ce que vous voyez ? Là, vous comprenez que ce sont des êtres humains, que la vie de ces soldats est finie
Oleksii, patron de l'ONG Platsdarm

Une fois les victimes récupérées sur le champ de bataille, l'équipe d'Oleksii retourne en zone sécurisée pour procéder à l'identification des corps. Pour ces hommes, la mort est devenue quotidienne. "Qu'est-ce qu'il y a de plus dur que ce que vous voyez ? Là, vous comprenez que ce sont des êtres humains, que la vie de ces soldats est finie", témoigne Oleksii Yukov, chef de Platsdarm, dans le reportage en tête de cet article. Ce jour-là, la plupart des corps retrouvés portent le camouflage russe. "On vérifie tous les corps, car il y a déjà eu des cas où les nôtres utilisent l'uniforme russe pour échapper à un encerclement, par exemple", explique le bénévole.

Pendant plusieurs heures, Oleksii et ses hommes cherchent le moindre élément pour trouver une identité à ces corps afin que chacun repose en paix, qu'il soit Ukrainien ou Russe. "Quand une personne meurt, il faut la ramener pour que les mères aient quelque chose à enterrer. Nos mères attendent leurs fils, les leurs [les mères des russes, NDLR] attendent aussi qu'ils rentrent chez eux", assure le patron de Platsdarm. Une fois les corps identifiés, ils sont transportés à la morgue. Et si les défunts sont russes, ils font l'objet d'un échange avec Moscou.

Puis, le travail d'Oleksii reprend, dans une autre commune, dans une autre région. Vers Izioum, située dans la région de Kharkiv, un habitant a appelé l'ONG car il a découvert un corps, dans cette zone libérée par les Ukrainiens il y a un an. Un terrain encore miné qui rend la progression des membres de Platsdarm difficile. Méthodiquement, le groupe lance toutefois ses recherches, et trouve des restes d'une personne. "On mène les recherches comme sur une scène de crime. Ensuite, la police utilise nos photos, vidéos et éléments pour établir les causes de la mort", raconte Oleksii. Avec les os récoltés ce jour-là, les légistes vont tenter d'identifier la victime, probablement recherchée par sa famille depuis plus d'un an.


La rédaction de TF1info | Reportage LCI : Charline Hurel, Charlotte Lefetey et Kostyantyn Yaremenko

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