LE WE 20H

REPORTAGE - "Leurs soldats sont installés dans ma maison" : sur la route de l'exode avec les Arméniens du Haut-Karabakh

par La rédaction de TF1info | Reportage : Michel Scott, Romain Reverdy
Publié le 30 septembre 2023 à 10h16, mis à jour le 30 septembre 2023 à 10h22

Source : JT 20h WE

Au cœur du Caucase, l'Arménie continue d'accueillir sur son sol les réfugiés du Haut-Karabakh.
L’enclave reprise ces derniers jours par l’Azerbaïdjan, comptait 120.000 Arméniens.
C'est l'exode de tout un peuple que l'envoyé spécial de TF1 a suivi jusqu'à la ville arménienne de Goris.

Ce sont presque tous les habitants du Haut-Karabakh qui fuient. Une population entière a pris la route, commente l'envoyé spécial de TF1 dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Au milieu de cet exode, Michel Scott a rencontré Elmira, alors qu'elle cherchait du carburant pour achever son périple. 

Ce qu'on emmène avec nous, ce n'est qu'une toute petite partie de notre maison, on a laissé plein de choses
Elmira

Elle trouvera finalement un bidon de quelques litres, pour poursuivre le chemin. Serioja, son mari, l'attend près d'une antique Lada déjà surchargée, dans laquelle nous prenons place avec eux. La voiture repart, avec seulement quatre litres de carburant. C'est dans cet habitacle, rempli à ras bord, que le couple vient de parcourir 120 km depuis son village près de Martuni, à l'autre bout du Haut-Karabakh. "Ce qu'on emmène avec nous, ce n'est qu'une toute petite partie de notre maison, on a laissé plein de choses, notre linge, toutes nos affaires", témoigne Elvira.

Deux jours de voyage pour gagner l'Arménie

Ce sont deux jours entiers de voyage, pour échapper aux envahisseurs azerbaïdjanais. "C'était terrible, ils nous ont bombardé, l'armée azerbaïdjanaise", témoigne Elmira en cours de route. "Leurs soldats sont installés dans ma maison", poursuit-elle, la famille n'avait pas d'autre choix que de fuir.

La première étape en arrivant en Arménie, c'est la ville frontalière de Goris qui est submergée. Il faut demander son chemin et tous les hôtels sont pleins. C'est une Elmira désorientée qui va finir par trouver le centre d'enregistrement des réfugiés. Au bout d'une demi-heure, la réponse est négative. "Ils ont pris nos noms, j'ai répondu aux questions, mais pour un abri il va falloir attendre", raconte-t-elle. Au soir du vendredi 29 septembre, plus de 90.000 personnes sont déjà arrivées en Arménie, soit les trois quarts de la population du Haut-Karabakh, conquis par l’Azerbaïdjan. Pour Elmira et les siens, comme pour tous ces réfugiés, cette odyssée sera probablement sans retour.


La rédaction de TF1info | Reportage : Michel Scott, Romain Reverdy

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