Le président américain, pourtant invité, ne sera pas présent lors du couronnement du roi Charles III.C'est Jill Biden, son épouse, qui sera présente à sa place pour cette occasion.Dans le passé, aucun président américain n'a assisté au couronnement d'un monarque britannique.
Il fait partie des grands absents de la cérémonie. Le président américain Joe Biden n'assistera pas au couronnement de Charles III, qui se déroulera samedi à Londres, malgré l'invitation de Buckingham. C'est son épouse, Jill Biden, qui s'y rendra à sa place.
La Maison Blanche n'a pas justifié cette absence et a seulement assuré que celle-ci n'est "pas une marque de mépris". Il a d'ailleurs fait part de son désir de rencontrer le roi à une date ultérieure.
"Pourquoi commencer au 21e siècle ?"
Si cette position américaine peut d'abord sembler surprenante, elle s'inscrit dans une tradition. En effet, jamais un président américain n'a assisté au couronnement d'un monarque britannique. Cette absence n'est donc pas à considérer comme "un camouflet", pour Laura Beers, professeure d'histoire à l'American University de Washington, interrogée par la BBC. "Il n'y va pas parce qu'aucun président américain n'est jamais allé à un couronnement, alors pourquoi commencer au 21e siècle ?" a-t-elle ajouté.
La professeure d'histoire explique aussi que le règne de la reine Victoria, qui a débuté en 1837, a inauguré une nouvelle ère dans les relations américano-britanniques, après une période plutôt conflictuelle liée à la guerre qui les a opposés de 1812 à 1815. Mais le président américain Martin Van Buren n'a pas assisté au couronnement de la reine Victoria, notamment en raison des difficultés de transport entre les États-Unis et le Royaume-Uni à cette période-là.
"Ce n'était pas pratique pour un président américain de venir, et je pense que c'est devenu une tradition après cela", raconte l'historienne.
Eisenhower absent au couronnement d'Elizabeth II
Mais cette absence aux couronnements est restée, malgré le développement des vols transatlantiques. Élu président des États-Unis en 1953, Dwight Eisenhower n'était pas présent lors du couronnement d'Elizabeth II en 1953, rappelle la BBC. Il avait pourtant entretenu des liens forts avec son père, le roi George VI, et elle-même, alors qu'il avait servi à Londres en tant que commandant des forces alliées pendant la Seconde guerre mondiale et avait à ce titre planifié le débarquement en Normandie.
Et cette absence n'a pas eu de conséquence sur les relations entre les deux États. En 1957, la reine Elizabeth a établi sa première visite d'État en tant que monarque aux États-Unis et le président Eisenhower a été accueilli deux ans plus tard par la reine sur le sol britannique.
Joe Biden pourrait alors avoir choisi de poursuivre cette tradition en envoyant son épouse à la cérémonie de couronnement de Charles III. Il a, par ailleurs, déjà accepté l'invitation du roi pour une visite d'État, sans qu'aucune date n'ait encore été fixée.
En revanche, de nombreux dirigeants vont faire le déplacement, comme les présidents français Emmanuel Macron, allemand Frank-Walter Steinmeier, philippin Ferdinand Marcos Jr, ou encore la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, les Premiers ministres australien Anthony Albanese, néo-zélandais Chris Hipkins et pakistanais Shehbaz Sharif.