Royaume-Uni : le Brexit plus néfaste pour l'économie que la crise du Covid

Publié le 28 octobre 2021 à 16h36

Source : JT 20h WE

AU RAPPORT - La sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne a freiné le commerce entre l'île et le continent et entraîné des pénuries sur son territoire. Des conséquences plus inquiétantes et plus durables que celles de la crise sanitaire, estime l'organisme budgétaire du pays.

Si les effets de la crise sanitaire sur l'économie britannique commencent à décliner, les conséquences du Brexit, elles, sont plus marquées et risquent bien d'être plus longues à résorber. L'épidémie aura fait deux fois moins de dégâts sur la croissance du Royaume-Uni que la sortie du pays de l'Union Européenne, a révélé l'organisme budgétaire britannique. 

Le divorce avec l'Europe aura à long terme "un impact plus important que la pandémie" de Covid-19 sur l'économie britannique, a estimé Richard Hughes, président de l'organisme public de prévision budgétaire OBR (Office for budget responsibility) dans une interview à la BBC ce jeudi 28 octobre.

Dans le détail, la sortie du Royaume-Uni de l'UE "réduira le PIB à long terme d'environ 4%" tandis que l'effet de la pandémie le fera descendre "de 2% supplémentaires", une estimation revue à la baisse après être montée à 3% auparavant, a-t-il précisé. "Avec le temps, il deviendra de plus en plus difficile de distinguer les effets de la pandémie d'autres facteurs, comme le Brexit", a prévenu l'OBR dans son rapport mettant à jour ses prévisions économiques.

La reprise post-Covid de l'activité économique s'essouffle

En dépit d'un accord commercial entre l'UE et le Royaume-Uni, le commerce de biens entre l'île et le continent a baissé depuis l'entrée en vigueur effective du Brexit en janvier 2020. L'accord a aussi fortement compliqué la venue sur son sol de travailleurs européens, ce qui aggrave les pénuries de main d'œuvre et perturbe davantage encore des chaînes d'approvisionnement dans le pays. La sortie britannique a aussi fragilisé certains secteurs d'activité, au cœur de conflits entre le Royaume-Uni et ses voisins européens, comme dernièrement entre Londres et Paris au sujet de licences de pêche.

Par ailleurs, la sortie de la crise sanitaire qui se profile n'a pas encore permis au pays de retrouver sa croissance. La levée progressive de multiples mesures sanitaires destinées endiguer l'épidémie a permis la reprise de l'activité économique dans le monde, mais aux prix de pics de demandes et l'engorgement de ports ou des capacités de transport maritime qui compliquent le retour au rythme d'échanges d'avant-crise. Sans compter également sur la flambée des prix de l'énergie qui affecte le Royaume-Uni comme l'ensemble des pays du monde. 

Les autorités britanniques font également face à une recrue de nouveaux cas de Covid-19 depuis quelques semaines, après avoir supprimé une grande majorité de ses restrictions sanitaires en juillet. Si le nombre d'hospitalisations reste encore maîtrisé, notamment grâce à une bonne couverture vaccinale, les nouvelles contaminations se comptent par milliers chaque jour, avec un pic à plus de 51.700 infections en 24 heures le 21 octobre, niveau record encore jamais atteint depuis la rentrée. 

Dans ce contexte éprouvant pour l'économie britannique, l'organisme budgétaire a tout de même révisé à la hausse sa prévision de croissance pour cette année à 6,5% contre 4% auparavant. Il a aussi de bons espoirs pour l'année à venir, en tablant sur le retour de l'activité économique à son niveau d'avant la pandémie dès début 2022, mais avec une légère baisse de la croissance à 6% au Royaume-Uni en 2022.


La rédaction de TF1info (avec AFP)

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