Une association britannique appelle ses concitoyens à manifester leur colère face aux prix élevés de l'énergie.Afin de forcer le gouvernement et les entreprises à réagir, ce mouvement, nommé "Don't Pay UK", propose de ne plus payer ses factures énergétiques à partir du 1er octobre.
Une grève de paiements se prépare au Royaume-Uni. Face à la flambée des prix de l'énergie, un mouvement citoyen, nommé "Don't Pay UK", s'est créé et appelle les citoyens britanniques à arrêter de payer leurs factures énergétiques à partir du 1er octobre. Alors que la campagne n'a commencé que début juin, ce sont déjà plus 94.000 personnes qui se sont déclarées prêtes à agir dans ce sens.
Nous voulons les amener à la table des négociations et les obliger à mettre fin à cette crise
Le mouvement "Don't Pay UK"
Afin de donner de la force au mouvement, la campagne, menée par un groupe d'activistes agissant de manière anonyme, cherche à atteindre un million de personnes d'ici au début de la campagne. Selon le mouvement, sur son site internet, "même si une fraction de ceux qui paient par prélèvement automatique cessent leurs paiements, cela suffira à mettre les compagnies d'énergie en grande difficulté, et elles le savent. Nous voulons les amener à la table des négociations et les obliger à mettre fin à cette crise." Cela pourrait représenter 1,4 milliard de livres (1,66 milliard d'euros) de pertes pour ces entreprises, d'après une estimation du mouvement.
75% de hausse du plafond des prix de l'électricité pour octobre
Au Royaume-Uni, comme ailleurs dans le monde, la guerre en Ukraine a entraîné une flambée des prix de l'énergie, déclenchant une crise du pouvoir d'achat dans le pays. La situation devrait empirer alors que sa banque centrale prévoit une hausse de 75% du plafond des prix de l'électricité facturée aux consommateurs en octobre. Conséquence de cette nouvelle envolée, l'institution voit le pays plonger en récession de fin 2022 à fin 2023, aggravant un peu plus la crise du pouvoir d'achat que subissent les ménages britanniques.
Parallèlement, les énergéticiens britanniques ont enregistré des bénéfices records. La compagnie Shell a ainsi quintuplé ses résultats, enregistrant un bénéfice de 18 milliards d'euros lors du deuxième trimestre. De même, le géant britannique BP a annoncé avoir multiplié par trois ses profits pour la période, avec un bénéfice net de 9,03 milliards d'euros.
Face aux profits des majors pétrolières, Londres a mis en place en mai une taxe exceptionnelle sur le secteur de l'énergie, pour aider en partie à financer les aides gouvernementales aux ménages les plus modestes face à la crise du coût de la vie. Une mesure insuffisante pour le mouvement "Don't Pay UK".
"D'ici à cet hiver, 6,3 millions de foyers ne seront pas capables de payer leur facture d'électricité", préviennent les activistes, qui espèrent donc faire pression sur le gouvernement et les entreprises énergéticiennes. Mais alors que la situation économique du Royaume-Uni est considérablement dégradée, le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson est aux abonnés absents. Downing Street a affirmé qu'il reviendrait seulement "au futur Premier ministre" d'agir face à la crise. Celui-ci ne sera connu que le 5 septembre prochain.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique