Selon des proches de sa famille, c'est bien Alexandre Douguine, 60 ans, qui était visé par l'explosion d'une voiture qui a coûté la vie à sa fille Daria samedi soir près de Moscou.Cet intellectuel ultra-nationaliste, parfois décrit comme l'un des inspirateurs de la politique étrangère de Vladimir Poutine, aurait changé de véhicule au dernier moment.
Était-il la cible initiale de l’attaque ? C’est en tout cas la thèse avancée par ses proches et certains médias russes. Alexandre Douguine, 60 ans, idéologue d’extrême droite proche de Vladimir Poutine, a semble-t-il échappé à l’attentat dans lequel sa fille Daria Douguina a perdu la vie samedi soir dans les environs de Moscou.
La jeune femme née en 1992, journaliste et politologue, était au volant d'une Toyota Land Cruiser au moment où celle-ci a explosé avant de prendre feu, sur une autoroute près du village de Bolchiïe Viaziomy, à une quarantaine de kilomètres de la capitale, précise un communiqué du Comité d’enquête russe. D'après les autorités, un engin explosif avait été placé dans le véhicule, et tout porte à croire que "le crime a été planifié à l'avance et commandité".
Selon des membres de son entourage, cités par les agences de presse officielles, c'est bien l’écrivain ultra-nationaliste qui était visé par l'explosion, Daria ayant emprunté la voiture de son père pour ce déplacement.
Un "diplomate informel" pas si influent ?
Promoteur de la doctrine dite "eurasiste", sorte d'alliance entre l'Europe et l'Asie sous patronage de la Russie, Alexandre Douguine est visé depuis 2014 par les sanctions de l'Union européenne prises dans la foulée de l'annexion de la Crimée par l’armée de Vladimir Poutine, l’un des points de départ du conflit russo-ukrainien. Ces dernières années, l'Ukraine a d’ailleurs interdit plusieurs ouvrages du sexagénaire parfois surnommé le "Raspoutine de Poutine".
Fondateur du Parti national-bolchévique - aux côtés de l’écrivain Édouard Limonov, aujourd’hui décédé - en 1993, Alexandre Douguine s’est rapproché du pouvoir quelques années plus tard, devenant notamment conseiller du président de la Douma, le Parlement russe.
Décrit par certains comme (très) influent auprès de Vladimir Poutine et son premier cercle, il serait en fait surtout populaire auprès d’intellectuels gravitant dans les sphères nationalistes. En 2019, le chercheur américain Georges Barros, spécialiste de la Russie, le qualifiait ainsi de "diplomate informel" auprès de l'extrême droite occidentale.
"Douguine n'a pas vraiment d'influence sur le Kremlin", soulignait alors le géopolitologue. "Ses illusions de grandeur sont confortées par sa notoriété dans la blogosphère occidentale. En plaçant le marginal sous un microscope, les journalistes occidentaux ont attribué à Douguine une grande influence qui n'existe tout simplement pas." Et Georges Barros de conclure : "Il est temps que le mythe de "Douguine le cerveau" soit jeté en pâture."
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