DIPLOMATIE- Le président français a affirmé mardi à Bruxelles que l'UE avait besoin de définir une stratégie avec Moscou et que "la politique des sanctions" était arrivée à ses "limites", envers la Russie comme envers la Biélorussie.
Alors que les Européens tentent de s'imposer face à Moscou, Emmanuel Macron plaide pour plus de fermeté. Le président français a affirmé mardi à Bruxelles que l'UE avait "besoin de recadrer très profondément" sa relation avec Moscou et que "la politique des sanctions" était arrivée à ses "limites", envers la Russie comme envers le Bélarus. En d'autres termes, Bruxelles ne peut plus se contenter de taper sur les doigts de Moscou, les sanctions distribuées semblant pour l'instant avoir peu d'effets. Le chef de l'État français a estimé qu'il ne fallait plus être "simplement réactif" mais "définir une stratégie de court, moyen et long terme" avec la Russie.
"La politique des sanctions progressives sur des situations gelées n'est plus une politique efficace", a-t-il ajouté lors d'un point de presse après le Conseil européen. Emmanuel Macron était questionné par un journaliste sur l'impact des sanctions européennes adoptées contre la Biélorussie, après le détournement d'un avion de ligne pour arrêter un opposant, mais aussi de celles prises contre Moscou pour faire libérer l'opposant Alexei Navalny, à ce jour sans résultat. "Ce que vous dites est très juste, mais vous auriez en tête quel autre type de mesure ?", a rétorqué le président français.
"Ce n'est pas évident de dire, qu'est-ce qu'on fait derrière. Dans ces cas-là, on déclenche un conflit armé ?", a-t-il lancé en forme de boutade. Le chef de l'État français a cependant reconnu "l'efficacité relative des dispositions que nous avons pu prendre durant ces dernières années". Le Conseil européen a donc demandé à la Commission pour juin un rapport sur la manière de répondre "face aux provocations successives" de la Russie, a-t-il expliqué.
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Quant aux mesures d'interdiction de l'espace aérien biélorusse, adoptées mardi pour faire libérer des opposants, "est-ce que cela sera suffisant ? Je ne sais pas vous le dire aujourd'hui", a admis Emmanuel Macron. Mais, a-t-il enchaîné en parlant cette fois de Moscou, "je pense que nous sommes à un moment de vérité dans notre relation avec la Russie, qui doit nous conduire à repenser les termes de la tension qu'on décide d'installer (...) Donc ça n'est, à mes yeux qu'une étape."