La journaliste russe Marina Ovsiannikova a été interpellée ce dimanche, selon son avocat.Elle a depuis été relâchée.Son interpellation intervient quelques jours après qu'elle a manifesté seule près du Kremlin en brandissant une pancarte critiquant l'intervention militaire..
"Marina a été arrêtée. Il n'y a aucune information sur l'endroit où elle se trouve", indique un message publié par son entourage sur le compte Telegram de la journaliste. Ce message est accompagné de trois photos sur lesquelles on voit Marina Ovsiannikova, 44 ans, être emmenée vers un fourgon blanc par deux policiers après avoir visiblement été stoppée alors qu'elle se déplaçait à vélo. Une information également confirmée par son avocat à l'agence de presse Ria-Novosti.
Dans un message publié durant la nuit, elle affirme avoir été relâchée : "Je suis à la maison, tout va bien", écrit-elle. "Mais maintenant, je sais qu'il faut toujours avoir une valise et un passeport quand je sors".
Une nouvelle pancarte brandie
Aucune déclaration officielle n'a été faite sur les raisons de son interpellation, mais celle-ci intervient quelques jours après que Marina Ovsiannikova a manifesté seule près du Kremlin. Elle brandissait une pancarte critiquant l'intervention militaire en Ukraine et le président Vladimir Poutine. Vendredi, la journaliste a en effet publié sur Telegram des images près du Kremlin. Sa pancarte évoquait la mort d'enfants ukrainiens et qualifiait Vladimir Poutine de "tueur". "Je présume que cela est lié d'une manière ou d'une autre à son acte de protestation", a confié son avocat Dmitri Zakhvatov.
De telles déclarations de la part de la journaliste pourraient en théorie l'exposer à des poursuites pénales pour publication de "fausses informations" et "dénigrement" de l'armée, des chefs d'accusation passibles de lourdes peines d'emprisonnement.
La femme aux pancartes
Marina Ovsiannikova est devenue mondialement célèbre mi-mars après avoir surgi, en plein journal du soir, sur le plateau d'une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait. Elle a alors brandi une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine et la "propagande" des médias contrôlés par le pouvoir. Brièvement détenue dans la foulée, elle avait été relâchée avec une amende à payer.
Les images de son geste ont fait le tour du monde, de nombreuses personnes saluant le courage de la journaliste, dans un contexte de répression sans précédent contre les opposants à la guerre. La journaliste ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de l'opposition russe. Certains continuent de lui reprocher les années passées à travailler pour la chaîne Pervy Kanal, porte-voix du Kremlin.
Après avoir travaillé pendant plusieurs mois à l'étranger, notamment pour le journal allemand die Welt, la journaliste avait annoncé début juillet être rentrée en Russie pour régler un contentieux lié à la garde de ses deux enfants.
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