Russie : plus de 20.000 rennes cruellement tués par des braconniers en Sibérie

par Edwy MALONGA
Publié le 25 avril 2017 à 18h05, mis à jour le 26 avril 2017 à 10h54
Russie : plus de 20.000 rennes cruellement tués par des braconniers en Sibérie

TUERIE - La WWF a annoncé que les braconniers avaient tué près de 20.000 rennes dans la réserve naturelle de Sibérie centrale. Or, la saison de la chasse était achevée. Ces animaux sont souvent tués pour leur viande.

"On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités", disait Gandhi. La déclaration de l’ancien dirigeant politique indien prête inévitablement à réflexion face à la nouvelle diffusée par le Fonds mondial pour la nature (WWF) : à cause d'un braconnage massif, la mort de 20.000 de rennes sauvages a été relevée dans la région de Kransnoyarsk en Sibérie depuis août 2016. Près de 800 lieux de massacre ont été découverts par les gardes-chasse et les autorités locales sur un parcours de 1 500 km. Ces animaux sont tués généralement pour leur viande.

La population de rennes sauvages de Taimyr, (une région du nord de la Sibérie) est évaluée entre 350 et 450.000 individus. Leur chasse est, certes, autorisée, mais un raid a été mené entre le 20 mars et le 3 avril dernier. Une date à laquelle la saison était pourtant close, comme l'indique Sciences et Avenir.

S'ils voulaient un jambon, ils tiraient, coupaient les jambes, et jetaient le reste
Pavel Kochkarev, directeur de la réserve naturelle

The Siberian Times relate que selon des experts présents sur place, les braconniers ont tiré aléatoirement et ne visaient pas spécialement les animaux déjà blessés par balles, qui par centaines se sont enfuis et ont péri dans la taïga.

Une version appuyée par Pavel Kochkarev, directeur de la Central Siberian Biosphere State Nature Reserve : "Il semblerait que de manière générale, les rennes sauvages aient été abattus par simple caprice." "Si les braconniers voulaient la langue, ils le tuaient, coupaient la langue et laissaient le reste. S'ils voulaient un jambon, ils tiraient, coupaient les jambes, et jetaient le reste", a assuré l’homme.

@WWF Russia
Braconnage : la moitié des animaux sauvages non protégésSource : JT 20h Semaine

Les braconniers mieux armés que les autorités

Quand bien même ces pratiques sont interdites, il n'est pas tâche aisée pour les autorités locales d'être efficaces sur de telles distances. La WWF, par le biais de son coordinateur Ivan Mizin, déplore le déficit d'effectifs et révèle qu'il n'est pas rare que les braconniers soient mieux équipés que les autorités (en terme d'armement ou de moyen de transport comme des motoneiges). Pour sa part, l'ONG dit souhaiter continuer les raids de surveillance dans l'optique de mieux visualiser les itinéraires de migration des rennes et, donc, les potentiels lieux de tueries.  En revanche, elle précise que d'autres pratiques participent, aussi, au déclin de la population animale.

"Les principales menaces pour les rennes sauvages sont le braconnage, la chasse incontrôlée, ainsi que l'imperfection du cadre législatif régissant divers types de chasse au renne. Notamment à Taimyr, la plus grande population au monde a diminué de près de la moitié au cours de la dernière décennie en raison de la surchasse." Alors qu'elle s'établissait à 1,5 million il y a une dizaine d'années, la population de caribous de Russie pouvant peser jusqu'a 180 kg a dégringolé à 900.000 bêtes, selon les comptages de WWF.


Edwy MALONGA

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