DIPLOMATIE - Le chef de l’État est arrivé ce jeudi 27 mai à Kigali, au Rwanda, pour une visite chargée de symboles. Il doit prononcer un discours devant le Mémorial du génocide, où reposent des victimes du génocide de 1994, dans lequel la France a reconnu une responsabilité.
En visite à Kigali, les mots choisis par Emmanuel Macron seront pour le moins scrutés. Arrivé dans la capitale du Rwanda tôt ce jeudi 27 mai, le président de la République doit prononcer un discours en fin de matinée devant le Mémorial du génocide, où il s’est rendu directement. Un lieu chargé d’Histoire puisque c’est ici que reposent des centaines de milliers de victimes du génocide commis en 1994 et dans lequel l’État français a joué un rôle en armant et formant les militaires du gouvernement en place à cette époque.
Le retour d'un ambassadeur à Kigali
Après plus de 25 ans de tensions diplomatiques entre les deux pays, la visite officielle a été décrite par l’Élysée comme l’"étape finale de normalisation des relations". Pour concrétiser cette volonté de rapprochement, Emmanuel Macron et son homologue rwandais Paul Kagame devront tenir une conférence de presse en début d’après-midi pour annoncer le retour d’un ambassadeur français à Kigali, où le poste est vacant depuis 2015.
Les Rwandais, qui attendent la reconnaissance de la responsabilité française dans le génocide, voire des excuses du président, vont sans aucun doute retenir de cette visite le discours énoncé devant le Mémorial. Si la teneur de celui-ci reste inconnue, Emmanuel Macron devrait aller plus loin que ses prédécesseurs, en particulier Nicolas Sarkozy qui fut le seul président à se rendre à Kigali depuis 1994 et qui reconnu à cette occasion "une forme d’aveuglement" des autorités française aux conséquences "absolument dramatiques". "Au moment de décoller pour Kigali, j’ai une conviction profonde : au cours des prochaines heures, nous allons écrire ensemble une page nouvelle de notre relation avec le Rwanda et l’Afrique", a exprimé le chef de l’État ce jeudi matin, sur son compte Twitter.
Très attendue, la visite présidentielle est aussi marquée par la récente publication d’un rapport d’historiens consacré au rôle de la France au Rwanda, avant et pendant le génocide, et qui conclut aux "responsabilité lourdes et accablantes" de la France et à l’"aveuglement" de François Mitterrand, président en exercice en 1994. Ayant débuté au lendemain du meurtre du président Juvenal Habyarimana en avion le 6 avril 1994, le génocide rwandais a causé la mort de 800.000 personnes, essentiellement au sein de la minorité tutsie, et a pris fin en juillet de la même année.
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