Poignardé une dizaine de fois au cou et à l'abdomen en août, l'écrivain Salman Rushdie conserve des séquelle de cette agression.Son agent a donné de ses nouvelles et indique notamment qu'il a perdu l'usage d'un œil et d'une main.
Dans une interview donnée au journal espagnol El Pais, Andrew Wylie, 74 ans, a donné des nouvelles de l'écrivain Salman Rushdie. Wylie le connait bien : présenté comme "l'agent littéraire le plus puissant du monde", il compte en effet parmi ses clients le romancier américano-britannique d'origine indienne. Ce dernier avait été victime en août dernier d'une violente agression soldée par une dizaine de coups de couteau.
Des séquelles graves
La première question posée à l'agent porte sur la santé de Rushdie. Il explique que les blessures de l'écrivain "étaient profondes", et qu'il a "perdu la vue d'un œil". Il avait trois blessures graves au cou, rapporte-t-il encore, ajoutant qu'une de ses mains "est désormais frappée d'incapacité parce que les nerfs de son bras ont été coupés". À cela, il faut encore ajouter "environ 15 autres blessures à la poitrine et au torse". Une "attaque brutale", résume Andrew Wylie.
L'agent se refuse toutefois à indiquer si Salman Rushdie est encore pris en charge à l'hôpital. "Je ne peux pas donner d'informations sur ses allées et venues. Il va vivre… C'est la chose la plus importante", se contente-t-il de glisse avec pudeur. Une telle attaque avait déjà été évoquée entre l'agent et le romancier, le premier indiquant qu'ils en avaient "discuté dans le passé", s'accordant sur le fait que "le principal danger auquel était confronté Rushdie tant d'années après l'imposition de la fatwa le visant, venait d'une personne au hasard sortant de nulle part et l'attaquant".
L'homme accusé d'avoir poignardé Rushdie, un certain Hadi Matar âgé de 24 ans, a plaidé non coupable de tentative de meurtre au deuxième degré et d'agression lors de sa comparution devant le tribunal le 18 août. "Quand j'ai entendu qu'il avait survécu, j'étais surpris", avait-il avoué depuis la cellule de sa prison. Américain de naissance, il était revenu "changé" et davantage religieux d'un voyage en 2018 au Liban, pays d'origine de sa famille, avait confié sa mère à la presse britannique.