Salman Rushdie poignardé : ce que l'on sait de l'attaque contre l'écrivain

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Publié le 12 août 2022 à 19h36, mis à jour le 13 août 2022 à 7h43

Source : TF1 Info

L'écrivain américano-britannique a été attaqué sur scène vendredi dans l'État de New York.
Poignardé au niveau du cou et de l'abdomen, il a été opéré en urgence. L'agresseur a été interpellé.
Son combat "est le nôtre" et "nous sommes à ses côtés", réagit Emmanuel Macron.

Un symbole malgré lui de la liberté d'expression à nouveau pris pour cible. L'auteur américano-britannique Salman Rushdie a été poignardé vendredi sur scène lors d'une conférence littéraire près de New York. Son ouvrage controversé Les Versets sataniques avait entraîné à son encontre une fatwa de l'ancien Guide suprême iranien, l'ayatollah Khomeiny, en 1989. Voici ce que l'on sait à ce stade de cette attaque. 

Poignardé au cou et à l'abdomen

Salman Rushdie, 75 ans, a été poignardé au cou  et à l'abdomen alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole sur scène, dans un amphithéâtre de Chautauqua, dans l'ouest de l'État de New York, tout près du lac Erié qui sépare les États-Unis du Canada. "Un suspect s'est précipité sur la scène (d'un amphithéâtre) et a attaqué Rushdie et un intervieweur. Rushdie souffrait d'une apparente blessure au cou après avoir été poignardé et a été transporté à l'hôpital par hélicoptère.", a affirmé la police de l'État de New York (NYSP). 

"Il a été opéré en urgence", a indiqué sur Twitter son agent Andrew Wylie qui a promis de donner régulièrement des nouvelles de l'intellectuel qui vit à New York depuis quelques années. "Salman va probablement perdre un œil; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie", a-t-il ajouté, en précisant que Rushdie avait été placé sous respirateur artificiel.

Une autre personne blessée

La personne qui devait donner la parole à l'écrivain, Ralph Henry Reese, 73 ans, a été également "blessée légèrement à la tête", toujours selon les forces de l'ordre. 

La Chautauqua Institution, un centre culturel, a précisé dans un communiqué qu'elle se "coordonnait avec la police et les secours pour répondre au public après l'attaque d'aujourd'hui contre Salman Rushdie". Des témoins dans l'amphithéâtre, dont des journalistes, ont indiqué sur Twitter que la salle avait été "évacuée".

L'agresseur arrêté

 La police a également précisé que l'agresseur, un homme de 24 ans originaire de l'État du New Jersey, avait été immédiatement arrêté et placé en détention. Ses motivations restent pour l'heure inconnues. 

"Son combat est le notre", assure Emmanuel Macron

"Depuis 33 ans, Salman Rushdie incarne la liberté et la lutte contre l’obscurantisme. La haine et la barbarie viennent de le frapper, lâchement. Son combat est le nôtre, universel. Nous sommes aujourd'hui, plus que jamais, à ses côtés", a commenté Emmanuel Macron sur Twitter en fin de soirée. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est de son côté dit "atterré que Sir Salman Rushdie ait été poignardé alors qu'il exerçait un droit que nous ne devrions jamais cesser de défendre", en allusion à la liberté d'expression. Même son de cloche à l'ONU, où le secrétaire général des Nation Unies, Antonio Guterres s'est dit "horrifié" par l'attaque.

En France encore, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a dénoncé sur Twitter un "acte barbare" et rendu hommage à "33 ans de courage", tandis que Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, a loué un écrivain "symbole de liberté et d'érudition, qu'aucun obscurantisme islamiste n'arrêtera".  La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a décrit un "penseur engagé", "victime ce jour d'une attaque aussi lâche qu'abominable". Pour la cheffe des députés Renaissance à l'Assemblée Aurore Bergé, Salman Rushdie est "l'expression même de la liberté, il en est le visage, la voix, l'interprète" malgré "les menaces incessantes".

"C'est un symbole de résistance face au totalitarisme islamiste qui a été attaqué", a réagi sur Twitter le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. "Les fanatiques religieux qui ont lancé une fatwa contre lui en portent sans 

doute la responsabilité", a vilipendé de son côté le député Insoumis Alexis Corbière. "Poignardé par la haine islamiste", a enfin fustigé le leader communiste Fabien Roussel. 


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