Scandale en Australie après la diffusion de vidéos d’actes sexuels au sein du Parlement

M.D.
Publié le 23 mars 2021 à 18h46
La classe politique australienne est à nouveau pointé du doigt suite aux révélations d'un lanceur d'alerte.
La classe politique australienne est à nouveau pointé du doigt suite aux révélations d'un lanceur d'alerte. - Source : PHILIPPE HUGUEN / AFP

TOLLÉ - Un nouveau scandale sexuel vient éclabousser la classe politique australienne après la diffusion d'images à caractère pornographique dans lesquelles apparaissent des députés et des collaborateurs du gouvernement.

Des députés pratiquant le coït dans une salle de prière du Parlement. Un conseiller de l’exécutif se masturbant sur le bureau d’une députée. Des prostituées qui ont leur entrée. Une nouvelle affaire de scandale sexuel ébranle la classe politique australienne après la diffusion lundi soir de vidéos et de photos à caractère pornographique que s’échangeaient des collaborateurs du gouvernement dans un groupe de discussion. Un lanceur d’alerte, scandalisé par ces agissements, a décidé de tout dévoiler à la presse. 

Ces révélations ont suscité un tollé en Australie alors qu’une série d'affaires, dont une plainte pour viol, ont récemment mis en lumière les agissements de certains collaborateurs du gouvernement en place. Le Premier ministre conservateur, Scott Morrison, a dénoncé des comportements "scandaleux". 

Moralement, ils sont cuits
Le lanceur d'alerte à l'origine de ces révélations

Dans le journal The Australian, l’auteur de ces révélations dépeint une "culture d'hommes qui pensent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent" au sein des arcanes du pouvoir. Tout en estimant que ces employés n'avaient probablement enfreint aucune loi, il a ajouté : "Moralement, ils sont cuits." Un conseiller a d'ores et déjà été limogé et le gouvernement a promis de sévir davantage. 

La ministre des Femmes, Marise Payne, qui est aussi la ministre des Affaires étrangères, a déclaré à la presse que ces révélations étaient "plus que consternantes" et qu'elles renforçaient la nécessité de l'enquête qui a été ordonnée par le gouvernement sur la culture de travail au Parlement. La sénatrice Verte, Lidia Thorpe, a affirmé avoir été victime à quatre reprises de faits de harcèlement sexuel depuis qu'elle a pris ses fonctions il y a six mois. "Ce sont les hommes qui écrivent nos lois, des hommes qui devraient savoir (…) Cela me rend malade", déplore-t-elle dans le journal australien The Canberra Times.

Des accusations de viol

Deux affaires retentissantes impliquant deux ministres ont éclaboussé ces derniers temps le gouvernement de centre-droit. Il y a d'abord eu les accusations d'une ancienne employée du gouvernement. Brittany Higgins a affirmé le mois dernier avoir été violée en 2019 par un collègue dans le bureau au Parlement de Linda Reynolds, qui était à l'époque ministre de l'Industrie de défense. Devenue ministre de la Défense, cette dernière a été depuis critiquée pour la façon dont son cabinet aurait à l'époque accueilli les accusations de la jeune femme.

Début mars, le procureur général Christian Porter, qui est le principal conseiller juridique du gouvernement, a vigoureusement démenti avoir violé en 1988 une adolescente de 16 ans avec qui il étudiait. Cette dernière est décédée l'année dernière. Il a engagé des poursuites en diffamation contre la chaîne publique ABC, la première à avoir fait état de ces accusations. L'opposition travailliste n'est pas épargnée par les accusations de sexisme et de harcèlement, qui ont notamment été compilées sur un groupe Facebook dédié.


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