Séisme en Turquie et en Syrie : une région déjà éreintée par des années de guerre

Publié le 6 février 2023 à 17h11, mis à jour le 6 février 2023 à 21h22

Source : JT 20h Semaine

Un puissant séisme suivi de répliques a fait des centaines de victimes ce lundi en Turquie et en Syrie.
Une région déjà meurtrie par la guerre entre le régime de Bachar Al-Assad et les rebelles syriens, le conflit entre Ankara et les Kurdes, mais aussi le terrorisme.

Un tremblement de terre d'une violence inédite dans une région profondément minée par la guerre. Le séisme qui a touché lundi un vaste territoire entre la Turquie et la Syrie, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés, accentue la crise endurée par les habitants depuis des années. Et plus particulièrement depuis 2011.

Avant le début des combats en Syrie, Ankara était un partenaire politique et économique privilégié de Damas. Mais la guerre, qui a débuté par des manifestations antigouvernementales avant de se transformer en conflit complexe, a considérablement tendu les relations : la Turquie a pris le parti de l'opposition politique et des groupes rebelles et accueille aujourd'hui sur son sol près de quatre millions de réfugiés. Coté syrien, la guerre a fait près d'un demi-million de morts depuis 2011, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Une guerre latente

La Syrie et la Turquie ont finalement repris le dialogue après une rupture de plus d'une décennie. Une rencontre tripartite a eu lieu en décembre dernier à Moscou entre les ministres turc, syrien et russe de la Défense. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a plusieurs fois qualifié Bachar Al-Assad d'"assassin" ces dernières années, a même évoqué en novembre une "possible" rencontre avec son homologue. Le président syrien a pour sa part estimé mi-janvier que les rencontres syro-turques devraient avoir pour objectif "la fin de l'occupation (turque)" en Syrie. Depuis 2016, la Turquie a lancé trois offensives contre les forces kurdes sur le sol syrien, qui lui ont permis de contrôler une bande frontalière du nord du pays.

La guerre, elle, n'a jamais vraiment cessé : des combats ponctuels et sporadiques ont toujours lieu, outre des attaques djihadistes, principalement dans l'est de la Syrie. Plusieurs puissances et acteurs sont impliqués. Et si le régime de Bachar Al-Assad a repris la majorité du territoire, les forces kurdes syriennes contrôlent encore de vastes régions du nord et nord-est. En outre, environ la moitié de la province d'Idleb ainsi que des secteurs limitrophes des provinces voisines d'Alep, Hama et Lattaquié sont dominés par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), composés de dissidents d'Al-Qaïda, et des factions rebelles. 

Même si les forces gouvernementales soutenues par la Russie ciblent encore de façon sporadique Idleb, un accord de cessez-le-feu est largement respecté. Voisine de la Syrie, la Turquie déploie des soldats dans ce pays près de sa frontière. Les États-Unis maintiennent également des soldats dans le nord du pays, sans oublier la Russie et l'Iran, qui aident militairement le régime Assad, leur allié.  


Thomas GUIEN

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