Après le tremblement de terre meurtrier qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février dernier, de premières estimations des dommages se dessinent.Les dégâts matériels s'élèveraient à plus de 100 milliards de dollars en Turquie, selon l'ONU.Pour l'heure, moins de 10% de son appel aux dons d'un milliard de dollars a été couvert.
Un mois après le séisme, l'ampleur des dévastations reste vertigineuse. Les seuls dégâts matériels provoqués par le tremblement de terre en Turquie "dépassent les 100 milliards de dollars", selon un calcul sommaire de la Banque mondiale, de l'ONU, de l'UE et du gouvernement turc.
Après le séisme qui a frappé le pays ainsi que la Syrie voisine le 6 février dernier, faisant quelque 46.000 morts côté turc, "il est déjà clair que les seuls dégâts matériels vont se monter à plus de 100 milliards de dollars", a déclaré Louisa Vinton, responsable pour la Turquie du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) par visioconférence de Gaziantep lors d'un briefing régulier de l'ONU à Genève. "Les coûts de reconstruction et tout ce qui aura à voir avec le fait de reconstruire mieux et de reconstruire plus écologiquement vont évidemment encore dépasser ce montant", a-t-elle souligné.
"L'ampleur du défi dépasse presque l'entendement"
Ces estimations sont encore basées sur des données provisoires, mais le montant de 100 milliards de dégâts sera celui présenté à une Conférence de donateurs pour aider à la reconstruction qui doit se tenir le 16 mars à Bruxelles, a précisé Louisa Vinton. Face à ces montants exorbitants, elle a dit sa "déception et sa tristesse" face au manque de générosité des donateurs. Actuellement, l'appel d'urgence à des fonds d'un milliard de dollars lancé par l'ONU le 16 février n'est couvert qu'à 9,6%, a-t-elle rapporté.
Selon le PNUD, le séisme a provoqué entre 116 et 210 millions de tonnes de décombres et laissé 1,5 million de personnes sans abri. Après cette catastrophe qui a détruit ou condamné 214.000 bâtiments, hauts parfois de plus de 10 étages, dans 11 des 81 provinces turques, l'organisme estime que la construction de 500.000 nouveaux logements est nécessaire. "L'ampleur du défi dépasse presque l'entendement", avait déjà déploré Louisa Vinton dans un communiqué fin février.
"Il nous faut du temps pour comprendre à quel point cette catastrophe a été d'une ampleur et d'une portée sans précédent", a répété dimanche la responsable onusienne à l'antenne de la chaîne publique turque TRT World, lors d'un déplacement dans la province d'Hatay, où se situait l'épicentre du séisme. Dans cette zone, "40% des bâtiments ont été endommagés ou détruits", a-t-elle illustré. Les estimations du PNUD dépassent de loin celles de la Banque mondiale, qui avait jaugé les dégâts provoqués par le séisme et ses répliques à plus de 34 milliards de dollars en Turquie, et à 5,1 milliards de dollars en Syrie.
Les bilans humains, eux, restent encore provisoires, un mois après la catastrophe. La secousse du 6 février de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard de magnitude 7,6, a tué près de 46.000 personnes et fait 105.000 blessés en Turquie, selon les derniers chiffres. Près de 6000 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, d'après les autorités.
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