Séisme en Turquie et en Syrie : plus de 40.000 morts

Séisme meurtrier en Turquie et en Syrie : comment se mesure l'intensité d'un tel phénomène ?

Publié le 6 février 2023 à 16h42, mis à jour le 6 février 2023 à 21h21
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Un très puissant séisme, suivi de répliques majeures, a touché la Turquie et la Syrie, ce lundi 6 février.
Les bilans provisoires font état d'un total d'au moins 3000 morts entre les deux pays.
La première secousse était d'une magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter, sa principale réplique de 7,5.
À quoi correspondent ces mesures d'intensité, et quelle est leur utilité ?

Plus de 3000 personnes ont été tuées dans le sud de la Turquie et le nord de la Syrie par un puissant séisme de magnitude 7,8, au cours de la nuit de dimanche 5 à lundi 6 février, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique de magnitude 7,5, des secousses enregistrées jusqu'au Groenland. Des chiffres hors norme, qui rendent compte de l'intensité du phénomène, et expliquent ses terribles conséquences.

Le mot "magnitude" réapparaît à chaque nouveau séisme, sans qu'on en comprenne bien le sens. En fait, comme l'explique le site spécialisé de l'Université de Strasbourg, le terme a été emprunté au vocabulaire de l'astronomie, où il permet de qualifier la brillance d'une étoile observée par télescope. Adaptée à la sismologie, la magnitude mesure une partie de l'énergie libérée lors d'un séisme, celle qui se propage sous forme d'"ondes élastiques", et qui pourra avoir des conséquences en surface, bien au-delà de l'épicentre de la secousse.

Pas de limite théorique à l'échelle de Richter

La technique de mesure de la magnitude étant due à l'Américain Charles Richter, en 1935, on parle généralement d'échelle de Richter. Une expression trompeuse, puisque cette mesure est une fonction mathématique, et non une échelle en degrés : elle n'est donc théoriquement pas limitée. Mais on parle souvent, par erreur, d'un maximum de 9 sur l'échelle de Richter. La plus haute valeur jamais enregistrée est celle du tremblement de terre au Chili de 1960, d'une magnitude de 9,5 - et probable origine de la confusion. 

La magnitude permet de comparer les séismes entre eux, et de suivre la succession des répliques, qui s'atténuent progressivement selon un schéma connu. La réplique majeure enregistrée quelques heures après le séisme en Turquie, d'une magnitude de 7,5 est d'ailleurs hors-norme, puisqu'elle rejoint presque celle du séisme initial.

De I à XII, des intensités "imperceptibles" ou "catastrophiques"

Le second outil utilisé est l'échelle d'intensité, qui elle n'est pas le fruit d'un calcul mathématique, mais une estimation a posteriori. Elle mesure les effets d'un séisme au sol, pour atteindre une échelle de douze degrés, exprimés en chiffre romains. Au plus bas de celle-ci, la secousse est "imperceptible" ou "à peine ressentie", tandis qu'au plus haut, elle est jugée "destructive", "dévastatrice", voire "catastrophique". L'intensité, qui dépend d'une estimation des effets au sol, avec un relevé d'indices, voire de témoignages, est associée à son lieu d'observation. Tandis que la magnitude d'un séisme donné est la même partout, et rend compte de la secousse à son épicentre.

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L'intensité d'un séisme et sa magnitude ne sont pas directement liés. Une forte magnitude peut ne générer qu'une faible intensité, et inversement. Ni l'une, ni l'autre, ne prennent en compte le nombre de victimes, ni potentielles ni avérées, qui dépendent de facteurs variables comme l'habitat, la densité de population, ou même l'heure à laquelle la catastrophe s'est produite. 


Frédéric SENNEVILLE

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