Explosion à Beyrouth : le Liban toujours meurtri

Jean-Yves Le Drian attaque vivement les responsables du Liban de "non-assistance à pays en danger"

V. F
Publié le 11 mars 2021 à 17h50
Jean-Yves Le Drian attaque vivement les responsables du Liban de "non-assistance à pays en danger"

Source : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

DIPLOMATIE - Le ministre français des Affaires étrangères s'est inquiété ce jeudi d'un possible effondrement du pays à cause de l'inaction de la classe politique libanaise.

Jean-Yves Le Drian n’y est pas allé par quatre chemins. Alors que le Liban est plongé dans une crise socio-économique sans précédent, il a dénoncé l'inaction de la classe politique face au risque "d'effondrement" du pays. "Je serais tenté de qualifier les responsables politiques libanais de non-assistance à pays en danger, tous autant qu'ils soient", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. "C'est aux autorités libanaises de prendre en main le destin de leur pays, en sachant que la communauté internationale regarde avec angoisse" la situation se dégrader, a-t-il prévenu. 

Nombreuses manifestations et troubles

Depuis des mois, la France tente de mettre la pression sur les dirigeants politiques libanais pour qu'ils forment un gouvernement, pour l'instant sans succès. "Si le Liban s'effondrait, ce serait une catastrophe pour les Libanais (...) pour les réfugiés palestiniens, syriens, et pour l'ensemble de la région. Il est encore temps d'agir, parce que demain il sera trop tard", a par ailleurs mis en garde le ministre français des Affaires étrangères.

Près de sept mois après l'explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et détruit des quartiers entiers de la capitale, le 4 août 2020, le Liban est toujours plongé dans la paralysie politique alors que le pays sombre économiquement et est secoué par de nombreuses manifestations et troubles. Le gouvernement a démissionné après l'explosion, mais il gère encore les affaires courantes. Pendant ce temps, Saad Hariri, désigné Premier ministre fin octobre, n'a toujours pas formé son équipe, dans un pays habitué aux marchandages politiques interminables.

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Le président français Emmanuel Macron, qui s'est rendu à deux reprises sur place depuis l'explosion à Beyrouth, a tenté - sans succès jusqu'ici - d'arracher la formation d'un gouvernement prêt à engager des réformes structurelles pour sortir le Liban de l'ornière politique et sociale, alors que la communauté internationale a préparé un plan d'aide soumis à certaines conditions, dont la mise en place d'un gouvernement.


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