Six mois de prison pour un viol : un site porno censure les recherches sur le sujet

Publié le 11 juin 2016 à 12h50
Six mois de prison pour un viol : un site porno censure les recherches sur le sujet

SCANDALE - Après la condamnation, jugée clémente, à six mois de prison pour viol d'un athlète de l'université de Stanford, aux Etats-Unis, un site pornographique conseille aux internautes qui recherchent des images de viol de voir un psy.

L'indignation ne cesse de se propager après la condamnation à six mois de prison d'un athlète universitaire de Stanford (Californie) du nom de Brock Turner, pour s'être rendu coupable d'un viol. Un verdict jugé très léger, que le juge chargé du dossier a justifié ainsi : "Une peine de prison aurait un impact très sévère pour lui. Je pense qu'il n'est plus un danger pour la société".

Après une pétition au succès hallucinant , les sorties scandalisées de personnalités du cinéma et de la politique – jusqu'au vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, qui a écrit qu'il n'oublierait "jamais la victime" – c'est au tout de la plateforme américaine du site porno xHamster de prendre position sur l'affaire qui secoue les Etats-Unis.

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La plateforme de vidéos a en effet apporté une touche particulièrement forte sur son site. Si vous tapez "rape" ("viol" en anglais, ndlr), voici ce qui vous est répondu : "Aucun contenu n'a été trouvé pour cette requête. Si vous recherchez cette catégorie, il est probablement temps pour vous de consulter un psychologue." Et de proposer même un site internet spécialisé en la matière.

Capture d'écran Xhamster

"Choqués et atterrés par cet échec de la justice"

Un porte-parole du site a donné des explications à cette initiative. "Nous sommes choqués et atterrés par cet échec de la justice qui émane du procès de Brock Turner. XHamster, bien que fervent défenseur de la liberté, ne cautionne aucun acte sexuel non consenti et encore moins toute propagation de la culture du viol." Après vérification, il apparaît que la plateforme française ne s'est pas soumis au même régime.

Début juin, Brock Allen Turner, un étudiant de la prestigieuse université américaine de Stanford, star de l'équipe de natation, a été condamné pour le viol, en janvier 2015, d'une étudiante de 23 ans lors de la fête d'une fraternité. Le jeune homme a été reconnu coupable de trois chefs d'agression sexuelle à l'unanimité. Il encourait jusqu'à quatorze ans de réclusion. Le procureur en avait requis six ans.

Une pétition sur le site de la Maison Blanche

Mais le juge, inquiet de "l'impact négatif" que pourrait avoir cette affaire sur la carrière du sportif qui rêve de faire les Jeux olympiques, l'a condamné à six mois de prison. Pour le père de l'accusé, "le coût est déjà très élevé à payer pour vingt minutes d'action".

Aux Etats-Unis, l'affaire fait scandale et remet sur le tapis l'éternelle question de la culture du viol, qui consiste à amoindrir la culpabilité d'une personne coupable d'agression sexuelle et de viols.  Une autre pétition en ligne a été lancée sur le site de la Maison Blanche , signée par plus de 120.000 personnes. Elle appelle à la révocation du juge. Le seuil de 100.000 signatures ayant été atteint, l'équipe du président des Etats-Unis sera obligée d'y répondre.

Quant à l'avenir brillant promis à Turner – qui a publiquement désavoué le système de défense choisi par son avocat – en natation, il est réduit à néant. Devant la polémique, la Fédération américaine de natation a indiqué qu'elle interdisait au jeune homme d'intégrer sa structure.


La rédaction de TF1info

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