L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), qui se réunit à Madrid, est devenue la principale organisation militaire commune de défense.Fondée en 1949, elle regroupe une trentaine de pays.La Finlande et la Suède espèrent être les prochains membres.
Un Alliance remise au goût du jour. Jugée en "état de mort cérébrale" par Emmanuel Macron en 2019, l'Otan a retrouvé une forte visibilité à la faveur du conflit en Ukraine. Créée au début de la Guerre froide, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord – qui se réunit à Madrid - pourrait même voir son cercle agrandit : la Finlande et la Suède pourraient être les prochains à demander à y entrer, afin de dissuader leur voisin russe de les agresser. Retour cette organisation militaire commune de défense, la plus importante au monde.
Une création en 1949 pour (déjà) répondre à la menace soviétique
Fondée le 4 avril 1949 à Washington, l'Otan compte 12 pays fondateurs : 10 pays européens (Belgique, Danemark, France, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Royaume-Uni), les États-Unis et le Canada.
L'objectif initiale de l'Alliance ? Contrer la menace soviétique. Cela repose dès le début sur le principe de solidarité mutuelle entre tous ses membres, défini dans l'article 5 : "Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles, survenant en Europe ou en Amérique du Nord, sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties (...)". L'Organisation s'élargit progressivement : la Grèce et la Turquie (1952), la République fédérale allemande (RFA) en 1955 et l'Espagne (1982). La France, sans sortir de l'Otan, quitte son commandement militaire intégré en 1966 (elle le réintègre en 2009). L'URSS réplique en 1955 avec le Pacte de Varsovie, une alliance militaire avec les pays socialistes de l'Europe de l'Est.
La crise des missiles
En 1977, l'URSS déploie des missiles à têtes nucléaires plaçant l'Europe occidentale sous son "feu nucléaire". L'Otan réplique en 1979 avec des missiles Pershing en RFA. La crise se résout en 1987 par la signature du Traité sur l'élimination des forces nucléaires intermédiaires.
Le Pacte de Varsovie disparaît avec l'effondrement de l'URSS en 1991. L'Otan signe avec ses anciens membres, y compris la Russie, un Partenariat pour la paix en 1994. Un "Acte fondateur Otan-Russie" suit en 1997 pour le maintien de la paix et la maîtrise des armements. En 1999, l'Otan accueille les premiers pays de l'ancienne Europe communiste : la République tchèque, la Hongrie et la Pologne.
Le 11-Septembre 2001, un nouvel élan
Au lendemain du 11-Septembre 2001, les États-Unis sont les premiers à invoquer l'article 5. L'Otan rejoint Washington dans sa "guerre contre le terrorisme". À ce titre, l'Alliance prend en 2003 la direction de la force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF), dont la mission se prolongera jusqu'en 2014.
En mars 2004, sept pays d'Europe de l'Est rejoignent l'Otan : la Slovaquie, la Slovénie, la Bulgarie, la Roumanie et trois anciennes républiques soviétiques (Lituanie, Estonie, Lettonie), dont l'arrivée irrite particulièrement Moscou. Ils sont rejoints en 2010 par l'Albanie et la Croatie, en 2017 par le Monténégro.
L'entrée de la Macédoine sur fond de montée des tensions avec Moscou
En 2014, l'Otan suspend sa coopération avec Moscou après l'annexion de la Crimée et le soutien russe aux séparatistes de l'est de l'Ukraine. En 2016, l'Alliance déploie quatre groupements tactiques multinationaux en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne. C'est le plus important renforcement de sa défense collective depuis la Guerre froide. Puis, en novembre 2018, l'Otan effectue son plus vaste exercice militaire depuis la Guerre froide en Norvège. De quoi irriter un peu plus Moscou… En novembre 2020, la Macédoine du Nord devient le 30e membre de l'Otan.
L'invasion de l'Ukraine rabat les cartes pour la Suède et la Finlande
Le 24 février 2022, la Russie attaque l'Ukraine, pays partenaire de l'Otan. Cette dernière, délaissée depuis 2019 et l'offensive de la Turquie dans le Nord-Est de la Syrie sans prévenir l'Otan, revient sur le devant de la scène diplomatique. Si elle refuse de déployer des troupes en Ukraine, elle fournit au pays du matériel militaire à l'exclusion de chars et d'avions. Le 23 mars, l'Alliance renforce son flanc est avec quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie.
En mai, l'Otan voit deux nouveaux candidats taper à sa porte : la Finlande et la Suède. Rompant avec une longue tradition de neutralité, les deux pays ont décidé d'adhérer à l'Otan en réaction à l'offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février. Or, tout accord d'adhésion à l'Otan doit être approuvé à l'unanimité par ses trente membres. Problème : la Turquie a, pour le moment, posé son veto. Ankara accuse en effet la Suède et, dans une certaine mesure, la Finlande, d'offrir un refuge au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé comme "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.
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