Sommet de New York pour le climat : "Un grand sursaut avant la conférence de Paris"

Publié le 22 septembre 2014 à 17h24
Sommet de New York pour le climat : "Un grand sursaut avant la conférence de Paris"

DECRYPTAGE - Plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus mardi à New York pour un sommet de l'ONU. Celui-ci à donner un nouvel élan aux négociations internationales sur le réchauffement climatique, en vue de la conférence de Paris en 2015. Et faire oublier le fiasco de Copenhague, il y a cinq ans.

Du jamais vu. Plus de 300.000 personnes ont déferlé dimanche dans les rues de New York à l’occasion de la "Marche du peuple pour le climat". Un raz-de-marée populaire – les organisateurs misaient sur 100.000 manifestants - pour peser sur le sommet de l’ONU, qui s'ouvre mardi dans la mégalopole américaine. Un tour de chauffe international orchestré par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, bien décidé à passer la vitesse supérieure, 15 mois avant la grande conférence de Paris.

"Pour la première fois depuis cinq ans, des chefs d’Etats vont devoir répondre à la question : quelle sera ma contribution contre le changement climatique ?", explique à metronews Connie Hedegaard , la commissaire européenne à l'Action pour le climat. "Avant de quitter New York, ils devront dévoiler leurs engagements", poursuit celle qui espère "un grand sursaut avant la conférence de Paris."

"Ce n’est que le début"

Il faut dire que l’attente est immense, cinq ans après la déconfiture de Copenhague. "En 2009, le sommet s'était tenu dans la précipitation. Il n'y avait pas eu de travaux en amont et quand les dirigeants étaient arrivés au sommet, le texte n'était pas encore près. Résultat, ça n'a débouché sur rien," nous rappelle Jean-Baptiste Poncelet, en charge des questions climat chez France Nature Environnement.

Échaudé par ce fiasco, Ban Ki-moon a semble-t-il tiré les leçons. "Son idée, c'est de dire qu'une fois que les négociations ont commencé, il est trop tard car tout est déjà scellé. Pour obtenir des avancées, il faut donc des réunions au plus haut niveau en amont", analyse Sébastien Blavier, en charge des questions climat et énergie pour Greenpeace.

Quelques annonces devraient malgré tout aboutir. En particulier concernant le Fonds vert pour le climat, destiné depuis 2009 à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Problème : ses caisses sont vides. Les ONG réclament ainsi un milliard d’euros à la France, d’ici trois ans. Un appel que ne pourra ignorer François Hollande, attendu à New York dans son costume de lobbyiste avant le raout de Paris. "Plusieurs pays, y compris la France, ne se contenteront pas de dire ce qu’ils font mais diront ce qu’ils envisagent de faire", prévient Connie Hedegaard. Depuis New York, Pierre Cannet, responsable climat-énergie pour WWF, met à son tour en garde : "La marche de dimanche va avoir un impact politique. Ce n’est que le début : ce mouvement va se renforcer."

Lire aussi >> Notre entretien avec Connie Hedegaard : "Les choses avancent en France dans la lutte contre le changement climatique"


Thomas GUIEN

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