Brexit : pour 57% des Britanniques, quitter l'UE était une erreur

Publié le 3 novembre 2022 à 12h20

Source : JT 20h WE

Selon les derniers sondages, les Britanniques semblent regretter en majorité le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Une tendance qui s'observe depuis l'automne 2021.
Elle peut s'expliquer par l'accentuation des difficultés économiques et du coût de la vie pour les particuliers.

Alors que la situation économique et politique est extrêmement instable ces derniers mois au Royaume-Uni, les sondages montrent de manière constante qu'une majorité de Britanniques estime que le Brexit était une erreur, a expliqué mercredi le politologue John Curtice, président du British Polling Council, association réunissant des sociétés de sondages. "Le Brexit est aujourd'hui probablement à son plus bas niveau de popularité depuis juin 2016", date du référendum ayant entériné la volonté des Britanniques de quitter l'UE, a affirmé l'expert lors d'une rencontre avec des journalistes.

Lors du vote sur le Brexit, 52% des électeurs s'étaient prononcés en sa faveur. Désormais, les sondages montres qu'environ 43% des personnes interrogées estiment que la sortie de l'UE était une bonne décision pour le Royaume-Uni, contre 57% qui pensent l'inverse.

Une tendance visible depuis l'automne 2021

Cette tendance est devenue claire depuis l'automne 2021, quand les pénuries de chauffeurs routiers au Royaume-Uni ont fait apparaître le coût de la sortie de l'UE, a souligné l'expert. L'écart entre ceux favorables au Brexit et ceux regrettant la sortie de l'UE s'est encore accentué depuis le début de l'année avec la crise du coût de la vie.

Cependant, il est trop tôt pour affirmer que l'opinion publique souhaite revenir sur le vote de 2016, selon John Curtice. L'opposition travailliste ne semble d'ailleurs pas prête à rouvrir le débat sur l'appartenance à l'UE ou au marché commun avant les prochaines élections législatives, de peur d'inquiéter les électeurs, a-t-il noté.

Alors que ces élections doivent se tenir d'ici deux ans, les conservateurs au pouvoir sont à la peine dans les sondages depuis des mois, empêtrés dans des crises politiques à répétition, et ont nommé la semaine dernière leur troisième Premier ministre - Rishi Sunak - depuis le début de l'année. L'arrivée de Sunak a quelque peu stoppé l'hémorragie, a souligné John Curtice, mais ils restent toutefois 30 points derrière les travaillistes dans les sondages.

"Aucun gouvernement au pouvoir durant une crise financière n'a survécu aux élections", a-t-il rappelé, alors que Liz Truss, prédécesseure de Rishi Sunak à Downing Street, a provoqué une tempête sur les marchés avec son programme économique de baisses d'impôts et de dépenses non financées. "Ils ont perdu du terrain parce que l'opinion estime qu'elle ne peut plus faire confiance (aux conservateurs) pour diriger le pays", conclut John Curtice.


Antoine LLORCA

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