Soudan : l'ONU alerte sur une situation "sans précédent"

par F.S. avec AFP
Publié le 1 mai 2023 à 8h09

Source : TF1 Info

Pour les Nations unies, la situation au Soudan est "sans précédent".
Les combats persistent à Khartoum, malgré le prolongement d'une trêve.
L'ONU a décidé dimanche d'envoyer "immédiatement" un haut responsable dans la région.

Le Soudan est confronté à l'un des pires conflits de son histoire. Voire, à une situation "sans précédent". C'est le triste constat qu'a fait l'ONU, dimanche 30 mai. Avec des combats qui persistent à Khartoum en dépit de la trêve, des millions de civils piégés par cette guérilla entre généraux et des pénuries qui se multiplient dans la capitale, l'ONU a décidé d'envoyer "immédiatement" un haut responsable dans la région.

La situation humanitaire atteint "un point de rupture"

"L'échelle et la vitesse à laquelle se déroulent les événements" dans ce pays d'Afrique du Nord-Est sont "sans précédent", a ainsi estimé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Raison pour laquelle l'organisation internationale a décidé d'envoyer aussitôt dans la région son responsable pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths.

Dans un communiqué envoyé "en route", le haut responsable a précisé qu'il se rendait sur place "afin d'étudier comment nous pouvons apporter une aide immédiate" aux habitants. Le cessez-le-feu, qui devait durer trois jours a pourtant été prolongé peu avant son expiration dimanche à minuit. Une trêve qui n'en porte que le nom. Si celle-ci a permis les évacuations d'étrangers, notamment Français, des millions de Soudanais restent pris au piège des bombardements et des tirs. 

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De quoi créer une situation humanitaire qui "atteint un point de rupture", selon l'expression de Martin Griffiths. Alors que les combats font rage depuis plus de deux semaines, les habitants de la capitale, quand ils ne fuient pas, restent barricadés, essayant de survivre malgré les pénuries de nourriture, d'eau et d'électricité. La plupart des hôpitaux du pays sont quant à eux hors service. Pour ceux fonctionnant encore, "la situation est intenable" tant le matériel manque, selon le témoignage d'un médecin de la capitale à l'AFP.

Par ailleurs, le pillage massif des bureaux et des entrepôts humanitaires a "épuisé la plupart" des stocks. Un premier avion chargé de huit tonnes d'aide et qui devrait permettre de soigner 1500 personnes a atterri dimanche à Port-Soudan, à 850 km de la capitale, selon le Comité international de la Croix-Rouge. Mais l'ONU continue à chercher "des moyens rapides pour acheminer et distribuer" des provisions supplémentaires, a expliqué le haut responsable, selon qui la "solution évidente" est de "cesser le combat". 

Depuis le 15 avril, le conflit oppose l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires redoutés. Au total, cette impitoyable guerre de pouvoir a fait 528 morts et près de 4600 blessés, selon des chiffres officiels. Un bilan qui serait largement sous-évalué.


F.S. avec AFP

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