ENQUETE - Les services de renseignement allemands soupçonnent des membres de l’AfD d’entretenir des liens avec l’extrême droite radicale et les milieux néonazis. Ils menacent de placer le parti europhobe et islamophobe sous surveillance.
Après plusieurs mois d’enquêtes portant sur les discours et les publications du parti de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), les services de renseignement allemands envisagent de mettre le parti d’extrême droite "sous surveillance".
Une menace que l’office fédéral pour la protection de la Constitution pourrait bien mettre en œuvre, si l’enquête pour tenter d’établir les liens éventuels de membres de l’AfD avec l’extrême-droite radicale et les milieux néonazis aboutit. Pour l’instant, la formation politique qui siège au Bundestag depuis 2017 fait l’objet d’un "cas test".
Eléments pour l’instant insuffisants
Si le dirigeant des services de renseignement allemand, Thomas Haldewang, affirme ce mardi que "de premières indications concrètes d’une politique de l’AfD contre les fondements démocratiques" ont été décelés, ces éléments sont encore insuffisants pour déclencher le processus de surveillance.
Le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer (CSU, droite bavaroise), a affirmé soutenir cette décision, "importante politiquement", tout en assurant qu'elle avait été prise par les seuls services de renseignement, indépendamment du gouvernement.
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Le président de l'AfD, Alexander Gauland, a annoncé en retour un recours en justice contre cette décision. Il a accusé, pendant une conférence de presse, les services de renseignement d'avoir pris cette décision sous "pression politique".