Un contrat d'environ 55 milliards d'euros avec la France a été rompu en 2021 par l'Australie.Canberra s'était alors tourné vers les États-Unis et la Grande-Bretagne pour renouveler sa flotte de sous-marins.Problème : ces nouveaux partenaires auront du retard à la livraison... Une situation qui pourrait finalement profiter à la France.
En 2016, la France et l'Australie signaient un contrat d'un rare ampleur, estimé à près de 56 milliards d'euros. L'industriel Naval Group avait été sélectionné par Canberra pour fournir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle (non nucléaire), dérivés des futurs sous-marins nucléaires français Barracuda. C'était sans compter un revirement aussi violent qu'inattendu, survenu l'an passé : invoquant un "un changement de besoin", l'Australie a finalement rompu ce que beaucoup nommaient le "contrat du siècle", afin de privilégier des sous-marins nucléaires conçus avec l'aide des États-Unis et du Royaume-Uni. Un choix politique autant qu'industriel, mais qui place aujourd'hui le pouvoir australien dans une position très inconfortable.
Des retards majeurs à la livraison
Alors que la France pouvait tenir des délais raisonnables afin d'honorer son contrat avec l'Australie, les chantiers navals américains britanniques sont aujourd'hui débordés, voire saturés. D'importants retards sont donc à prévoir, si bien que l'on évoque désormais une livraison à l'horizon 2040. Un désagrément majeur pour l'Australie, qui observe le vieillissement de sa flotte et craint de se trouver démunie en cas de tensions dans la zone indopacifique. L'attitude de la Chine à l'égard de Taïwan, notamment, se trouve au cœur des préoccupations.
S'il n'est pas question pour l'Australie de revenir à nouveau sur un contrat déjà conclu, Canberra étudie aujourd'hui de nouvelles options. Afin de parvenir à patienter jusqu'à la livraison des sous-marins américano-britanniques ont réfléchi à la possibilité de construire eux-mêmes des sous-marins. Irréaliste, ont rapidement conclu les spécialistes, si bien qu'il est jugé plus raisonnable de se tourner vers l'étranger dans le but de compléter la flotte actuel avec des sous-marins conventionnels.
Dans ce dossier, la Suède pointe le bout de son nez, rapporte Le Figaro. Mais cette situation attire aussi l'attention... De la France. "L’Australie a un besoin et il est normal que la France essaie de saisir cette opportunité. Nous avons des compétences, des savoir-faire de haute qualité. Ce n’est pas pour rien qu’on avait signé ce contrat avec l’Australie", confie au quotidien la députée Anne Genetet (Renaissance), par ailleurs secrétaire de la commission défense.
Des négociations auraient d'ailleurs déjà eu lieu entre les représentants français et australiens, avec la proposition de fournir 4 sous-marins. Ils seraient cette fois produits dans l'Hexagone, contrairement aux 12 qui étaient prévus dans le contrat rompu l'an passé. Si l'Australie cherche à assurer un maintien de ses capacités de défense, elle pourrait tout à fait profiter de ce contretemps couteux pour tenter de réchauffer ses relations diplomatiques avec Paris. On se souvient en effet que la ministre des Armées de l'époque, Florence Parly, avait réagi en évoquant une remise en cause de "la parole donnée". Pour son collègue Jean-Yves le Drian, aux Affaires étrangères, il s'agissait alors d'un mélange de "mensonge, duplicité et mépris".
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