Le Premier ministre suédois a évoqué jeudi un renfort de l'armée pour venir à bout de l'escalade de violence entre des gangs.Trois personnes ont été tuées mercredi.Le contrôle du trafic de drogues entre deux bandes rivales est à l'origine de cette flambée de violence.
Une armée appelée en renfort, des morts par dizaines et des fusillades quasi quotidiennes : la Suède s'enfonce toujours un peu plus dans la guerre des gangs. Le mois de septembre a particulièrement marqué les esprits dans le pays scandinave, avec 12 décès recensés, devenant ainsi le plus meurtrier des quatre dernières années.
La journée de mercredi illustre le fléau auquel font face les autorités. Une première fusillade a eu lieu dans une banlieue aisée au sud de Stockholm peu avant 19h, entrainant la mort d'un jeune homme à côté d'un terrain de sport où des enfants s'entraînaient. Une deuxième a eu lieu quelques heures plus tard, vers minuit, dans une autre banlieue de la ville, faisant deux blessés, dont l'un a fini par succomber. Enfin, dans la nuit de mercredi à jeudi, un engin explosif a tué une jeune femme de 25 ans dans les environs d'Uppsala.
Des protagonistes de plus en plus jeunes
À l'origine de cette flambée de violences ? Une vague de représailles entre deux bandes criminelles, qui se disputent le contrôle du trafic de drogue. Et ce, depuis plusieurs mois : en 2022, la Suède a connu 391 fusillades, dont 62 mortelles. Le phénomène tend d'ailleurs à s'accentuer. Avec notamment des protagonistes de plus en plus jeunes.
"Nous avons une situation où des enfants contactent eux-mêmes les bandes criminelles" pour commettre des meurtres, a reconnu vendredi Anders Thornberg, chef de la police nationale. En août 2023, 69 personnes mineures étaient en détention provisoire en Suède, contre 14 le même mois en 2021.
Nous pourchasserons les gangs et nous les vaincrons
Ulf Kristersson, Premier ministre de Suède
"Je suis à vos côtés, nous pourchasserons les gangs et nous les vaincrons. Nous les traduirons en justice", a martelé le Premier ministre suédois Ulf Kristersson lors d'une adresse télévisée jeudi soir. "Le droit suédois n'est pas conçu pour les guerres de gangs et les enfants soldats", a-t-il concédé. "Nous sommes en train de changer cela."
"C'est la naïveté et l'inconscience qui nous ont amenés ici. C'est l'immigration irresponsable et l'échec de l'intégration qui nous ont conduits ici", a poursuivi le chef du gouvernement, allié au Parlement avec le parti anti-immigration des Démocrates de Suède. Ce parti, qui a pris le pouvoir il y a un an en battant la gauche, ne cesse de dépeindre la chute de leur pays en matière d'insécurité.
La Suède, un des pays les plus riches et égalitaires du monde, occupe désormais le haut du classement européen pour les homicides par balles. Selon un rapport publié l'an dernier par le Conseil suédois de la prévention du crime (Brå), parmi 22 pays d'Europe disposant de données comparables, seule la Croatie devance le royaume nordique, et aucun autre pays n'affiche une telle progression au cours de la dernière décennie.