Suisse : son combat pour la cause animale jugé "agaçant", une vegan voit sa demande de naturalisation rejetée

Son combat lui a causé du tort. Nancy Holten, 42 ans, est Néerlandaise. Installée dans le canton suisse d’Argovie depuis ses huit ans, cette mère de famille vient de se faire refuser l’obtention d’un passeport helvétique en raison de son militantisme pour la cause animale jugé "agaçant", rapporte la presse locale. 

Cette vegan réclame haut et fort la fin d’une tradition helvétique, qui, selon elle, "porte atteinte au bien-être des animaux" : le port d’une cloche autour du cou des vaches, écrit 24 Heures. La quadragénaire, qui n'a pas la langue dans sa poche, s'est aussi attaquée à la chasse, aux courses de porcelets mais aussi aux cloches des églises. Des combats qui semblent lui avoir porté préjudice dans ses démarches administratives. 

Surnommée "l'anti-cloches" dans son village, selon le quotidien vaudois, Nancy Holten tente depuis deux ans de devenir Suissesse. Sans succès. Bien intégrée, la Néerlandaise qui habite le pays depuis 36 ans parle le dialecte local, subvient aux besoins de sa famille et n'a ni poursuite, ni casier judiciaire à son encontre. Seulement des idées bien fermes qui dérangent. 

En novembre dernier, 200 des 260 membres de l'assemblée communale de Gipf-Oberfrick ont ainsi refusé sa naturalisation. Un "non" encore plus catégorique qu'en 2015, quand elle avait été huée par l'assemblée. "Je sais que je m’attaque à des traditions qui, dans une commune rurale, sont très importantes. Mais je revendique ma liberté de penser différemment et de l’exprimer. Mes convictions n’ont rien à voir avec mon intégration. Mes actions énervent beaucoup de monde, mais je ne veux pas me taire, ce n’est pas dans ma personnalité", confie Nancy à 24 Heures.

Ce deuxième refus va contre l'avis de l'Exécutif de la commune et du Conseil d'Etat argovien. Ce dernier avait été saisi d'un recours après le premier refus de naturalisation et avait enjoint l'assemblée à voter une nouvelle fois. Il estimait que rien ne s'opposait formellement à cette naturalisation. Le dossier retourne donc au gouvernement du canton, qui pourrait décider par lui-même de donner le passeport rouge à à Nancy. Une décision qu’elle attend avec impatience.