Les enfants de djihadistes s'adaptent bien une fois rapatriés, selon une ONG

S.M avec AFP
Publié le 21 novembre 2022 à 9h18

Source : JT 20h Semaine

Plus de 1500 enfants de djihadistes ont été rapatriés de la zone irako-syrienne entre 2019 et 2022.
Âgés de deux à 17 ans, ils s'adaptent en majorité bien, selon Human Right Watch.
Dans un rapport, l'ONG note une prise en charge variable selon les pays.

Ils sont plus de 1 500 à être revenus, depuis 2019, en Allemagne, en France, au Kazakhstan, en Ouzbékistan, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suède. Les enfants de djihadistes s'adaptent en majorité bien, une fois rapatriés, indique Human Right Watch (HWR), ce lundi, dans un rapport intitulé "Mon fils est juste un enfant comme les autres". L'ONG a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d'une centaine d'enfants âgés de deux à 17 ans, tous revenus de zone irako-syrienne entre 2019 et 2022. 

Il en ressort que 89% des personnes interrogées estiment que l'enfant s'adapte "très bien" ou "assez bien", en dépit des mois passés sous le joug de l'État islamique (EI) ou dans l'"horreur" des camps de déplacés du nord-est syrien. Seules 4% de ces personnes indiquent que l'enfant est en difficulté. Par ailleurs, 73% des personnes interrogées affirment que l'enfant se débrouille "très bien" ou "assez bien" en classe, malgré un piètre accès à l'éducation durant leur captivité.  

Prise en charge variable selon les pays

Le Danemark, la Russie ou les États-Unis, entre autres, ont fait revenir la plupart de leurs concitoyens, contrairement à d'autres pays, dont l'Australie, la France ou les Pays-Bas. Alors qu'en Ouzbékistan, les enfants restent avec leur mère, en Belgique, en France et aux Pays-Bas, ils sont immédiatement séparés, la mère étant détenue ou inculpée pour des faits liés à l'EI. 

En Suède, les enfants peuvent être placés en observation pendant trois mois dans un établissement d'accueil spécialisé pour la jeunesse avant d'être placés dans une famille élargie, une famille d'accueil ou une institution. En Allemagne, les grands-parents ou autres membres de la famille élargie sont généralement en mesure d'assumer immédiatement la responsabilité de la prise en charge des enfants qui reviennent.

"Dans de nombreux cas, la séparation a lieu sans avertissement, sans possibilité pour la mère d'expliquer à l'enfant ce qui se passait", note HRW. Or, la séparation avec la mère "ajoute un traumatisme" et devrait être évitée, plaide l'ONG, favorable à des "alternatives non privatives de liberté". Les longs délais avant le placement dans la famille élargie peuvent par ailleurs "saper la stabilité [de l'enfant] à long terme", souligne l'ONG. 


S.M avec AFP

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