DÉCRYPTAGE - La ville d'Idleb, où se réfugient les combattants évacués et leurs familles d'Alep, risque de devenir "la prochaine Alep", a mis en garde jeudi l'émissaire de l'Onu. Située au nord-ouest du pays, elle est sous le contrôle de la rébellion depuis mars 2015.
Par centaines, les rescapés d’Alep rejoignent tant bien que mal depuis deux jours Idleb. Une ville située à l'ouest, où ils espèrent trouver un peu de répit. Pour combien de temps ? Cette province pourrait en effet rapidement devenir "la prochaine Alep", selon l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura. A l'heure où tous les regards se tournaient vers Alep, les forces de Bachar al-Assad ont ainsi multiplié ces derniers jours les raids aériens sur les fiefs rebelles d'Idleb. Bilan : au moins 25 civils tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres.
Il faut dire qu'Idleb est particulièrement stratégique. Et pour cause : située à 65km d'Alep, elle constitue la dernière place forte de la rébellion dans le pays. Elle est en effet contrôlée dans sa quasi-totalité par l'Armée de la conquête, coalition de rebelles islamistes (comme Ahrar al-Cham ou Faylaq al-Cham) et des djihadistes de Fatah al-Cham (nouveau nom du Front al-Nosra, après sa scission d'avec Al-Qaïda).
Omniprésence des rebelles sur le terrain
La province d'Idleb possède en outre un accès à la frontière turque, ce qui lui permet de bénéficier d'un large réservoir de combattants. Notamment ceux arrivés récemment des régions qui ont basculé sous le contrôle du régime. Preuve de l'omniprésence des rebelles sur le terrain, seuls deux villages chiites, Foua et Kafraya, leur échappent et sont contrôlés par le régime de Bachar al-Assad.
Un régime qui espère plus que jamais reprendre le contrôle de cette grande ville du nord-ouest du pays, tombée en mars 2015. A l'époque, le Front Al-Nosra - véritable branche locale d'Al-Qaida – avait été appuyée par Ahrar Al-Cham et d'autres groupes islamistes afin de prendre une vingtaine de barrages et de positions de l'armée syrienne. A l'instar de son rival djihadiste, le groupe Etat islamique (EI), qui a proclamé son "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, Al-Nosra, devenu donc depuis Fatah al-Cham, entend fonder son propre "émirat" en Syrie.
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