CONFLIT - Malgré le revers essuyé mardi soir au Conseil de sécurité de l'Onu, les Occidentaux semblent bien décidés à riposter à l'attaque chimique orchestrée selon eux par Damas et les troupes de Bachar al-Assad ce week-end. Une riposte dont les contours sont cependant encore flous.
Les représailles occidentales en Syrie ne seraient plus qu'une question d'heures. Malgré le véto russe imposé mardi au Conseil de sécurité de l'Onu, le trio formé par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni semble déterminé à riposter par la force à la dernière attaque chimique qui a eu lieu dans la Ghouta orientale.
Des frappes sont-elles inévitables ?
C'est en tout cas ce que les déclarations des protagonistes laissent à penser. "La France mettra tout en oeuvre contre l'impunité chimique", a ainsi assuré l'ambassadeur à l'Onu, François Delattre. Elle annoncera "dans les prochains jours" la "décision" sur sa riposte, a précisé à Paris le président Emmanuel Macron. S'inscrivant dans cette fièvre diplomatique, Donald Trump et la Première ministre britannique Theresa May sont aussi "tombés d'accord", lors d'une conversation téléphonique, "pour ne pas laisser l'usage d'armes chimiques se poursuivre", a rapporté la Maison Blanche.
Preuve de cette tension, le président américain a annulé un déplacement prévu en fin de semaine au Pérou afin de continuer à gérer le dossier syrien. Surtout, le destroyer lance-missile USS Donald Cook a quitté lundi le port chypriote de Larnaca, où il faisait escale, et se trouve désormais dans une zone d'où il peut facilement frapper la Syrie. Enfin, l'Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) a émis de son côté mardi après-midi un message de mise en garde invoquant "de possibles frappes aériennes en Syrie (...) dans les 72 heures à venir". Donald Trump en personne s'est fendu d'un tweet belliqueux, menaçant directement la Russie :
Russia vows to shoot down any and all missiles fired at Syria. Get ready Russia, because they will be coming, nice and new and “smart!” You shouldn’t be partners with a Gas Killing Animal who kills his people and enjoys it! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
Pourquoi les frappes tardent-elles ?
Au-delà du veto russe, la décision des Occidentaux est retardée par l'absence de preuve formelle concernant l'attaque chimique. Il est en effet impossible de vérifier de manière indépendante les informations concernant cette attaque présumée qui, selon les Casques Blancs, les secouristes en zones rebelles, et l'ONG médicale Syrian American Medical Society, a fait plus de 40 morts et plus de 500 blessés souffrant de "difficultés respiratoires".
Or cette collecte de preuve est nécessaire pour estimer que la fameuse "ligne rouge" a été franchie. "Nous savons qu'un produit chimique a été utilisé même si nous ne savons pas avec certitude lequel", a concédé mardi la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays, n'était pas non plus en mesure d'apporter une confirmation. Cette dernière pourrait cependant n'être plus qu'une question d'heures : l'Organisation mondiale de la santé a annoncé ce mercredi à la mi-journée que 500 patients syriens, qui se sont rendus dans des centres de soins, présentent des signes et symptômes évoquant une exposition à des agents toxiques.
Quelle est l'attitude de Damas ?
Face au risque d'attaques, l'armée syrienne a placé ses forces "en état d'alerte" pour les trois jours à venir dans les aéroports et les bases militaires du pays, selon l'OSDH. De son côté, la Russie, dont les troupes sont sur le sol syrien, a prévenu qu'une intervention militaire américaine serait "très, très dangereuse". L'armée russe a d'ores et déjà averti qu'en cas de menace pour ses soldats, elle riposterait "aussi bien contre les missiles que leurs vecteurs", avions de chasse ou navires.
Quelle sont les forces russes en présence en Syrie ?
Si Moscou affirme avoir significativement réduit sa présence militaire depuis novembre 2017, elle conserve diverses unités sur place. Le chiffre officiel le plus récent est celui du personnel militaire ayant voté en Syrie lors de la présidentielle du 18 mars : 2.954 (à 100% pour Vladimir Poutine). La grande majorité sont déployés sur la base aérienne de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie.
Une grande partie des soldats russes en Syrie sont des "conseillers" militaires, qui aident sur le terrain l'armée syrienne et ont joué un grand rôle dans ses derniers succès. Quid de l'aviation ? Considéré comme le bras armé de l'intervention militaire russe, le nombre d'appareils n'est pas public. Mais des experts estiment à "quelques dizaines" le nombre des avions déployés sur la base de Hmeimim. Pour assurer la défense de cette dernière, Moscou a installé en novembre 2015 ses très modernes batteries de défense antiaérienne S-400, qu'elle considère comme son fleuron.
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