Taiwan : la Chine lance de nouvelles manœuvres militaires autour de l'île

Léa Prati avec AFP
Publié le 15 août 2022 à 12h21

Source : JT 20h WE

L'armée chinoise a annoncé, ce lundi 15 août, avoir organisé de nouveaux exercices militaires à proximité de Taïwan.
Cette manœuvre survient alors qu'une nouvelle délégation américaine est en visite sur l'île.

C'est une nouvelle mesure de dissuasion de la part de Pékin. Ce lundi 15 août, le gouvernement chinois a annoncé avoir organisé de nouveaux exercices militaires proche de Taïwan, après l'arrivée de cinq parlementaires américains sur l'île. Cette nouvelle visite s'opère deux semaines après la venue de Nancy Pelosi, qui avait déjà déclenché la colère de la Chine.

"Le 15 août, le Théâtre oriental de l'Armée populaire de libération chinoise a organisé une patrouille de préparation au combat interarmées multi-services et des exercices de combat dans la mer et l'espace aérien autour de Taïwan", a déclaré l'armée chinoise dans un communiqué. Dans son point quotidien, le ministère taïwanais de la Défense a affirmé, dimanche 14 août, avoir détecté 22 avions et six navires chinois opérant près du détroit. 11 des avions ont dépassé la ligne médiane, une démarcation non officielle entre Taïwan et la Chine que Pékin ne reconnaît pas.

De son côté, la délégation américaine - un sénateur et quatre représentants, des démocrates et un républicain -, dont la visite n'avait pas été annoncée, est arrivée dimanche soir à Taipei. Elle devrait rencontrer la présidente de l'île, Tsai Ing-wen ainsi que Joseph Wu, le ministre des Affaires étrangères. Le déplacement de deux jours porte essentiellement sur le commerce, la sécurité de la région et le changement climatique, selon l'Institut américain à Taïwan, l'ambassade de facto des États-Unis dans l'île.

"Alors que la Chine continue à faire monter les tensions dans la région, le Congrès américain a de nouveau envoyé une délégation de haut niveau à Taïwan, démontrant ainsi une amitié qui n'est pas effrayée par les menaces de la Chine et souligne le soutien résolu des Etats-Unis envers Taïwan", a salué Joseph Wu, dans un communiqué. 

"Cesser de jouer avec le feu"

Cette nouvelle venue survient deux semaines après la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre américaine des représentants sur cette île revendiquée par les autorités chinoises. La Chine avait alors réagi avec colère et lancé les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan : pendant cinq jours, l'armée avait déployé navires de guerre, missiles et avions de chasse, simulant un blocus de l'île. En réponse, Taipei a accusé la Chine d'avoir pris prétexte de cette visite pour s'entraîner à une invasion. De leur côté, les Etats-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région.

Cette fois encore, Pékin a vivement critiqué la visite des parlementaires. "Les politiciens américains devraient cesser de jouer avec le feu sur la question de Taïwan", a commenté l'agence officielle Xinhua. Les nouvelles manœuvres constituent "une dissuasion solennelle contre les États-Unis et Taïwan qui continuent à jouer des tours politiques et à saper la paix et la stabilité à travers le détroit de Taïwan", a déclaré Shi Yi, porte-parole du commandement du Théâtre oriental de l'armée chinoise, dans un communiqué, promettant de "défendre résolument la souveraineté nationale".

La Chine ne reconnaît pas Taïwan

La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays. Des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, mais la Chine avait jugé que la visite de Nancy Pelosi, la plus haute responsable américaine à se rendre sur l'île depuis des décennies, était une provocation majeure.

Face aux manœuvres lancées par Pékin en représailles, Taïwan avait organisé ses propres exercices simulant l'organisation de sa défense face à une invasion chinoise. Pékin n'avait mis fin à ses exercices qu'après avoir réitéré ses menaces envers Taipei et déclaré qu'elle continuerait à patrouiller dans le détroit de Taïwan.


Léa Prati avec AFP

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