La Chine continue ses exercices militaires, alors que ses manœuvres devaient initialement se terminer dimanche midi.Taïwan a décidé en réplique d'engager des exercices de défense.La pression ne redescend donc pas dans le détroit, qui est également une des routes commerciales les plus fréquentées.
La situation ne semble pas près de se calmer dans le détroit de Taïwan. Alors que la Chine avait annoncé quatre jours de manœuvres militaires "à tir réel" qui devaient se conclure dimanche 7 août à la mi-journée, le pays a finalement décidé de poursuivre ses exercices ces prochains jours. Malgré les appels des Occidentaux et du Japon, Pékin continue donc de maintenir la pression sur la région, toujours en réplique à la visite de Nancy Pelosi sur cette île.
Des exercices militaires taïwanais en réplique
"L'Armée populaire de libération (...) continue de mener des exercices pratiques interarmées dans l'espace maritime et aérien autour de Taïwan, en se concentrant sur des opérations conjointes anti-sous-marins et d'assaut en mer", a indiqué dans un communiqué le Commandement Est de l'armée chinoise. Il n'a pas précisé dans quelles zones se déroulent ces manœuvres, ni si elles sont "à tir réel" ou non.
Les précédents exercices avaient pour but de s'entraîner à un "blocus" de l'île, selon les médias officiels chinois. Ils avaient conduit aux tirs de plusieurs missiles, dont certains avaient survolé Taïwan et s'étaient écrasés dans la zone économique exclusive du Japon. La zone de défense aérienne de l'île avait également été franchie par des hélicoptères de l'armée chinoise.
Pour prouver à quel point elle s'était approchée des côtes taïwanaises, l'armée chinoise avait par ailleurs diffusé ce weekend une photo prise, selon elle, à partir d'un de ses navires de guerre, où l'on voit un bâtiment de la marine taïwanaise à quelques centaines de mètres seulement. Ce cliché pourrait être le plus proche du littoral taïwanais jamais pris par les forces de Chine continentale.
Tout le long des premières manœuvres, l'armée taïwanaise est restée sur ses gardes, tandis que le Premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang, a estimé que "l'usage brutal de la force militaire par la Chine ébranle la paix et la stabilité". Des responsables ont cependant annoncé lundi que des exercices militaires à balles réelles simulant une défense de l'île contre une invasion chinoise allaient être menés parallèlement aux opérations chinoises.
Les forces de l'île s'entraîneront à faire face à des débarquements mardi et jeudi dans la région de Pingtung, à l'extrême sud, a indiqué l'armée taïwanaise. Plusieurs centaines de soldats et environ 40 obusiers devront être déployés pour ces exercices. Un retour à la normale semble donc exclu pour le moment dans cette région qui comporte aussi l'une des routes maritimes commerciales les plus fréquentées au monde.