La tempête Daniel a provoqué de graves inondations en Libye et entraîné la mort de milliers de personnes.L'aide internationale se met en place dans le pays, mais semble dérisoire face à l'ampleur du désastre."On a toujours l'espoir de trouver des survivants", a affirmé ce vendredi la Croix-Rouge.
Des milliers de morts et de disparus, une ville dévastée, au moins 30.000 personnes sans-abri ; le passage de la tempête David dans l'est de la Libye dimanche dernier a engendré un drame humanitaire, notamment à Derna, ville martyre. L'aide internationale s'intensifie, avec l'arrivée d'avions arrivent depuis l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Deux d'entre eux, avec moyens humains et matériels, ont été envoyés par la France afin de construire un hôpital de campagne.
L'ONU débloque 10 millions de dollars
Dès lundi matin, des convois d'aide en provenance de la Tripolitaine, dans l'ouest, ont été acheminés vers Derna. Le gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a annoncé l'envoi de deux avions-ambulance et d'un hélicoptère, de 87 médecins, d'une équipe de secouristes et de recherche cynophile ainsi que des techniciens de la Compagnie nationale d’électricité pour tenter de rétablir rapidement le courant coupé.
Mercredi, le patron de l'Ocha, Martin Griffiths, avait débloqué dix millions de dollars d'un fonds d'urgence en faveur des victimes, disant que l'ONU avait déployé sur le terrain "une équipe solide pour soutenir et financer la réponse internationale". L'organisation a par ailleurs lancé un appel de fonds de plus de 71 millions de dollars afin de venir en aide aux sinistrés.
La Commission européenne a annoncé l'envoi d'aide de l'Allemagne, la Roumanie et la Finlande dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'UE, avec des tentes, lits de camp, couvertures, générateurs électriques, et denrées alimentaires. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dit avoir commencé à fournir une aide alimentaire à plus de 5000 familles déplacées, précisant que des milliers d'autres à Derna étaient "sans nourriture ni abri".
L'ONU, les États-Unis et de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont aussi promis d'envoyer de l'aide. Des équipes de secours étrangères sont déjà à l'œuvre à la recherche d'éventuels survivants.
Des conditions difficiles
Malgré tout, l'aide acheminée semble dérisoire face à l'ampleur du désastre, alors que l'étendue de la catastrophe n'est toujours pas connue, selon l'ONU. En outre, L'accès à la zone sinistrée reste très difficile après la destruction de routes et de ponts, ainsi que les dommages causés aux lignes électriques et téléphoniques coupées dans de vastes zones.
Si des centaines de corps ont été déjà enterrés depuis la catastrophe, parfois dans des fosses communes, des habitants traumatisés, des plongeurs, des secouristes et des volontaires continuent d'en sortir des centaines d'autres des bâtiments inondés, ou de les repêcher en mer. Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé jeudi avoir dépêché des équipes supplémentaires dans la région pour la distribution de l'aide humanitaire, et ajoute avoir "fourni 6000 sacs mortuaires". S'ils venaient à manquer, une épidémie pourrait s'ajouter au drame que vivent déjà les survivants.