Thaïlande : le tourisme fait-il les frais de la crise ?

Publié le 29 janvier 2014 à 17h17
Thaïlande : le tourisme fait-il les frais de la crise ?

ASIE - Après trois mois de manifestations, l'économie du pays commence à pâtir d'une crise qui joue les prolongations. Les agences de voyage préfèrent quant à elles vanter les charmes d'une Thaïlande épargnée par les risques.

L'économie du "pays du sourire" commence à faire grise mine. Centres commerciaux désertés, Bangkok boycottée par certains voyageurs... Le tourisme en Thaïlande, source essentielle de revenus pour le pays, pâtit chaque jour un peu plus de la crise politique qui secoue le pouvoir depuis trois mois. Et les élections législatives prévues dimanche ne devraient pas améliorer les choses : les opposants au gouvernement de Yingluck Shinawatra, qu'ils accusent de corruption, menacent en effet de perturber le scrutin.

"Nous devons panser nos plaies et redorer à nouveau notre image. Que de temps gâché", s'est lamenté Piyaman Tejapaibul, le président du Conseil du Tourisme du pays. Un discours partagé sur le terrain par les propriétaires des boutiques, hôtels ou restaurants qui voient chuter leurs recettes. Chiffres à l'appui : selon la Chambre de Commerce, le pays a perdu entre 5 et 12,5 millions d'euros par jour depuis le début des troubles. Le Conseil du tourisme avance pour sa part une perte pour le secteur de 462,5 millions d'euros.

"Nos clients partent toujours"

Vu de France, on assure néanmoins que la destination reste l'une des plus prisées par les amateurs de soleil. "Les touristes ne sont pas concernés pour l'instant, les manifestations ne posent aucun problème", explique à metronews le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (CETO). Même optimisme du côté de l'agence de voyage Asia. "Nous avons seulement quelques reclassements d'hôtels à effectuer, assure Alexandre, un conseiller clientèle à Paris. Certains de nos clients s'interrogent mais les réservations pour février-mars sont maintenues."

Selon Asia, les visites sont toujours possibles à Bangkok. Malgré les risques et l'état d'urgence décrété le 22 janvier ? Les heurts ont parfois été violents, faisant déjà une dizaine de morts. Sollicité par metronews, l'Office du Tourisme de Thaïlande rappelle "qu'aucun couvre-feu n’a été imposé; les habitants et touristes peuvent continuer de se déplacer dans la capitale normalement". "C'est comme si, à Paris, vous aviez une manifestation place de la République. Il suffit d'éviter les visites à proximité", renchérit un voyagiste français. Une quarantaine de pays (voir les recommandations françaises ICI ) ont malgré émis des mises en garde à leurs ressortissants.


Thomas GUIEN

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