Tir sans ordre, ondes radio brouillées... les 10 secondes qui ont conduit Téhéran à abattre le Boeing 737 ukrainien

Publié le 11 janvier 2020 à 18h42, mis à jour le 12 janvier 2020 à 14h54
JT Perso
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Source : JT 13h WE

RÉCIT - Après les aveux et les excuses de Téhéran, un général des Gardiens de la Révolution a endossé samedi "la responsabilité totale" du tir de missile à l'origine du crash du Boeing 737 d'Ukrainian Airlines. Dans une déclaration télévisée, l'officier iranien a fait le récit des événements qui ont conduit un soldat à abattre l'appareil.

"Je suis ici devant vous pour vous expliquer ce qu'il s'est passé." Trois jours après le crash du Boeing 737 d'Ukrainian Airlines, causant la perte de 176 civils, l'Iran a avoué ce samedi 11 janvier être à l'origine du tir de missile sol-air qui a abattu l'appareil. Derrière cette "grande tragédie" et cette "erreur impardonnable", selon les mots du président iranien Hassan Rohani sur Twitter, se trouve le général de brigade Amirali Hajizadeh. Dans une déclaration télévisée, le commandant de la branche aérospatiale des Gardiens de la Révolution iraniens a déclaré endosser la "responsabilité totale" de cette catastrophe.

Une imputabilité nourrie par l'armée idéologique de la République islamique. Après les aveux et les excuses de Téhéran, et à la demande de l'ayatollah Khamenei, les Gardiens de la Révolution avaient lancé une opération "transparence". Dans leur communiqué, ils avaient annoncé que "le responsable" de ce drame allait être "immédiatement" traduit en justice militaire. Ses responsables hiérarchiques, eux, avaient pour ordre de venir d'expliquer ce qu'il s'est passé à la télévision nationale.

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D'après les premiers éléments fournis par l'état-major des armées iraniennes, "le vol 752 d'Ukrainian Airlines a décollé de l'aéroport Imam Khomeiny, et au moment de tourner, s'est retrouvé en position de se rapprocher d'un centre militaire sensible" des Gardiens de la Révolution, "à une altitude lui donnant l'apparence d'une cible hostile". Dans les heures qui ont suivi les frappes de missiles iraniens sur deux bases de la coalition en Irak, où se trouvaient des troupes américaines, le niveau d'alerte a été remontée par crainte d'une riposte de l'ennemi. "Dans ces conditions, et à la suite d'une erreur humaine, et de manière non intentionnelle, l'avion a été touché", ont avancé les autorités pour expliquer leur mauvaise interprétation. 

Crash d'un Boeing ukrainien en Iran : les vidéos en cours d'analyseSource : JT 20h WE

"10 secondes pour décider" : un soldat tire sans avoir reçu d'ordre

Un récit enrichi par le général de brigade Hajizadeh, qui a donné de nouveaux détails sur les circonstances du drame. Selon le commandant de la branche aérospatiale du Corps, l'opérateur de missile qui a abattu le Boeing 737 près de Téhéran a fait feu sans pouvoir obtenir la confirmation d'un ordre de tir à cause d'un "brouillage" télécoms. Le soldat a pris l'appareil pour "un missile de croisière" et a eu "10 secondes" pour décider s'il pouvait "tirer ou ne pas tirer mais il a pris la mauvaise décision". 

Quant à l'engin utilisé, "c'était un missile de courte portée qui a explosé près de l'avion", probablement un Tor-M1 de fabrication russe, dont des débris ont été retrouvés près de la zone du crash. "C'est ce qui explique que le Boeing 737 a pu" continuer de voler, a encore déclaré l'officier, comme on peut le voir sur au moins deux vidéos tournées par des témoins juste avant le crash et depuis authentifiées. D'où également les impacts sur le fuselage de la carcasse, grêlé de fragments d'acier. 

Présent dans l'ouest de l'Iran au moment des faits, le général de brigade Amirali Hajizadeh a été averti de "la nouvelle déchirante du crash du vol". Ce n'est qu'après qu'il a eu "la confirmation que ce qui s'était passé" était en lien le tir de missile. "Je me plierai à toute décision qui sera prise", a-t-il affirmé. "J'aurais préféré mourir plutôt que d'assister à un tel accident."


Yohan ROBLIN

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