Une mesure qui permettait aux États-Unis de verrouiller l'accès à leur territoire depuis le début de la pandémie a expiré dans la nuit de jeudi à vendredi.Un changement qui a semé la confusion des deux côtés de la frontière.Et qui fait craindre aux autorités américaines un afflux "chaotique" de migrants.
La situation était confuse encore, ce vendredi 12 mai au matin, des deux côtés de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. En cause : l'expiration d'une mesure, dans la nuit de jeudi à vendredi, qui permettait à Washington de verrouiller l'accès au territoire américain depuis le début de la pandémie.
Le "Titre 42", qui visait à limiter la propagation du Covid-19, conférait la possibilité aux autorités américaines de refouler immédiatement tous les migrants entrés dans le pays, y compris les demandeurs d'asile. En trois ans, il a été utilisé 2,8 millions de fois. Sa levée a semé le trouble chez de nombreux migrants à la frontière et fait craindre aux autorités un afflux "chaotique". Face à la situation, l'État fédéral a mobilisé "plus de 24.000 agents et force de l'ordre" à la frontière, en plus de 4000 militaires déjà présents.
Un "défi" dans les jours et semaines à venir
Certains migrants se sont d'ailleurs dépêchés de passer la frontière de quelque 3000 km avant la levée du "Titre 42" pour demander l'asile, de crainte que le changement de règles ne les empêche de le faire pendant cinq ans. Car de nouvelles restrictions au droit d'asile sont entrées en vigueur dès jeudi soir, durcissant encore un peu plus l'accès au territoire américain. Avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d'asile, à l'exception des mineurs isolés, doivent désormais avoir obtenu un rendez-vous sur une application téléphonique mise en place par les gardes-frontières, ou s'être vu refuser l'asile dans un des pays traversés lors de leur périple migratoire. Dans le cas contraire, leur demande sera présumée illégitime et ils pourront faire l'objet d'une procédure d'expulsion accélérée, leur interdisant pendant cinq ans l'entrée sur le sol américain.
Face aux critiques des Républicains américains qui exigeaient le maintien de la mesure "Titre 42", le gouvernement a rappelé que des restrictions au droit d'asile avaient été adoptées. Le ministre de la Sécurité intérieur, Alejandro Mayorka, a assuré que la frontière américaine n'était "pas grande ouverte". "Les personnes traversant notre frontière illégalement et sans fondement légal pour rester seront immédiatement (...) expulsées", a-t-il rappelé, avant d'avouer que l'administration allait tout de même devoir faire face à certains "défis dans les jours et semaine à venir" et avoir déjà constaté un "nombre élevé d'arrivées" dans "certains secteurs". Le président Joe Biden a également admis que la situation serait "chaotique pendant un moment".
L'exécutif démocrate tient, sur le sujet brûlant de l'immigration, à afficher une politique équilibrée, tandis que les républicains accusent Joe Biden, à nouveau candidat pour 2024, d'avoir transformé la frontière en "passoire". Des critiques reprises par l'ex-président Donald Trump qui a estimé que son successeur avait "officiellement aboli ce qu'il restait des frontières de l'Amérique".
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