Guerre en Ukraine : la contre-offensive ukrainienne se fait attendre

Pékin prend ses distances avec son ambassadeur en France convoqué au Quai d'Orsay

par C.Q
Publié le 24 avril 2023 à 7h47, mis à jour le 24 avril 2023 à 17h08
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Source : TF1 Info

Les réactions se multiplient après les propos sur LCI de l'ambassadeur de Chine sur la souveraineté des ex-pays de l'URSS.
Les ambassadeurs chinois des États baltes ont été convoqués ce lundi et Lu Shaye va devoir s'expliquer au Quai d'Orsay.

Des propos qui ont provoqué la colère des anciennes républiques soviétiques, mais aussi la communauté internationale. Depuis que l'ambassadeur de Chine en France a nié la souveraineté des pays issus de l'URSS, lors de l'émission de Darius Rochebin vendredi soir sur LCI, les déclarations officielles se multiplient en Europe de l'Est. 

L'Estonie, la Lituanie et la Lettonie n'ont d'ailleurs pas tardé à traduire cela en actes puisque les trois États baltes ont décidé de convoquer ce lundi 24 avril les ambassadeurs chinois "pour demander une clarification, savoir si la position de la Chine a changé concernant l'indépendance", selon la chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis.

"Une mauvaise interprétation de l'histoire"

Vendredi 21 avril sur LCI, Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, a expliqué au sujet de la Crimée, occupée par Moscou depuis 2014 : "Ça dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l'Histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C'est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l'Ukraine dans l'époque de l'Union soviétique." Le diplomate a poursuivi son argumentaire, estimant que les pays de l'ex-URSS "n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain". 

Des propos jugés "faux" et comme étant une "mauvaise interprétation de l'histoire" par Margus Tsahkna, ministre des Affaires étrangères de l'Estonie. Même réaction du côté de la Lituanie et de l'Ukraine, cette dernière réaffirmant que "tous les pays de l'ex-URSS ont un statut souverain clair inscrit dans le droit international". Mais la polémique n'est pas circonscrite à l'Europe de l'Est. "L'UE ne peut que supposer que ces déclarations ne représentent pas la position officielle de la Chine", a fustigé de son côté le chef de sa diplomatie Josep Borrell, critiquant lui aussi des propos "inacceptables". Près de 80 parlementaires européens ont appelé, dans une tribune parue dimanche dans Le Monde, la ministre des Affaires étrangères à déclarer l’ambassadeur de Chine "persona non grata".

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Face au tollé provoqué, le porte-parole de la diplomatie chinoise s'est depuis éloigné de la position de son ambassadeur et expliqué ce lundi que "la Chine respecte le statut des États souverains des républiques constituées après la dissolution de l'Union soviétique". Pékin a réaffirmé sa position initiale sur le conflit en Ukraine et précisé, pour dissiper tout malaise, que "les remarques de l'ambassadeur sur la question de l'Ukraine n'étaient pas une déclaration de la politique, mais une expression de points de vue personnels au cours d'un débat télévision". L'ambassade de Chine en France a par la même occasion retiré l'interview de Luc Shaye de son compte Twitter.

Selon les informations du Monde, que nous avons pu nous faire confirmer, le diplomate est convoqué ce lundi après-midi pour s'expliquer. "Un entretien entre le directeur de cabinet et l'ambassadeur de Chine sera l'occasion de mises au point très fermes", a également précisé le ministère des Affaires étrangères à l'AFP. La France avait réagi dès le lendemain de son interview, affirmant avoir "pris connaissance avec consternation" de ces propos et demandant à la Chine "de dire (s'ils) reflètent sa position, ce que nous espérons ne pas être le cas". 


C.Q

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