Tout savoir sur Daech : qui est Abou Bakr Al-Baghdadi, le "calife" de l'Etat islamique ?

Publié le 17 novembre 2015 à 15h52
Tout savoir sur Daech : qui est Abou Bakr Al-Baghdadi, le "calife" de l'Etat islamique ?

TERRORISME - Le chef du groupe terroriste ayant revendiqué les attentats de Paris le 13 novembre est un personnage énigmatique depuis son officialisation, en juillet 2014. Portrait.

"Calife Ibrahim". C'est par ce titre que Abou Bakr Al-Baghdadi se présentait, en ce mois de juillet 2014, durant la prière à la mosquée de Mossoul (Nord de l’Irak). Cette première apparition publique sera aussi la dernière de ce personnage mystérieux, qui cherche à établir un califat entre l'Irak et la Syrie.

D'Al-Baghadi, on sait en effet peu de choses : il serait né en 1971 à Samarra, à 125 kilomètres au nord de Bagdad, et aurait étudié l’islam dans la capitale irakienne. Son parcours jusqu’à ce qu’il rejoigne Al-Qaïda en Irak (AQI) est assez flou. Il aurait rallié l'insurrection en Irak peu après l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, et aurait passé quatre ans dans un camp de détention américain. Son nom refait surface en octobre 2005, quand les forces américaines annoncent la mort d'Abou Douaa – l'un de ses surnoms - dans un raid aérien à la frontière syrienne.

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"L'homme le plus dangereux de monde"

Il réapparaît, bien vivant, cinq ans plus tard à la tête de l'Etat islamique en Irak (ISI), la branche irakienne d'Al-Qaïda, après la mort dans un raid de deux chefs du groupe. Durant trois ans, l'ISI vacille sous le poids de la stratégie anti-insurrectionnelle américaine, combinée au retournement d'une partie des tribus sunnites. Mais il rebondit en élargissant ses activités à la Syrie voisine, à la faveur de la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad.

Très peu de détails ont filtré sur la personnalité de Baghdadi. Son visage n'avait été révélé qu'en janvier 2014, lorsque les autorités irakiennes ont pour la première fois publié une photo noir et blanc montrant un homme barbu en costume cravate, au crâne dégarni. Même incertitude sur ses déplacements : les Etats-Unis avaient déclaré l'an dernier qu'il se trouvait en Syrie, jusqu'à ce qu'un général irakien annonce en mai sa présence en Irak. Des mystères qui ont contribué au culte de la personnalité de celui que le Time considère comme "l'homme le plus dangereux de monde." Un culte du secret qui complique la vérification de la moindre information à son sujet. La dernière en date ? L’annonce d’une frappe aérienne, début octobre, qui aurait blessé le leader de Daech durant un déplacement. Faux, a répliqué l'organisation via Twitter.

Les Etats-Unis offrent 10 millions de dollars pour sa capture. Or Baghdadi reste introuvable et invisible, alors même que l'EI a développé un vaste arsenal médiatique en diffusant de multiples photos ou vidéos de ses offensives et exactions. "Obéissez-moi tant que vous obéissez à Dieu en vous", martelait-il en juillet 2014, sous sa barbe grisonnante et son turban noir à la grande mosquée de Mossoul, dans ce lieu emblématique de la seconde ville d'Irak. Un écart sécuritaire, mais surtout un sacré pied de nez adressé à Al-Qaïda et son chef Ayman al-Zawahiri, à qui Al-Baghdadi a raflé le titre de leader du djihadisme mondial.

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Thomas GUIEN

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