ITALIE - Les autorités italiennes ont découvert près de Naples 14 tonnes d'amphétamines. Cette drogue, prisée des djihadistes, est produite en Syrie par l'État Islamique.
C'est une saisie record "au niveau mondial" d'après la police italienne. Quatorze tonnes d'amphétamines produites par l'État Islamique, en Syrie, ont été découvertes dans le port de Salerne, près de Naples dans le sud de l'Italie. La prise est estimée à un milliard d'euros et les 84 millions de comprimés seraient destinés au marché européen. La drogue se trouvait dans trois conteneurs qui devaient se rendre à Lugano, dans le sud de la Suisse.
Les comprimés étaient cachés dans des cylindres de papier à usage industriel et des roues métalliques.
#GDF #Napoli , sequestro record di 14 tonnellate di #anfetamine : 84 milioni di pasticche prodotte in #Siria da ISIS/DAESH per finanziare il #terrorismo . Oltre 1 miliardo di euro il valore sul mercato. #NoiconVoi pic.twitter.com/McdOljNxa5 — Guardia di Finanza (@GDF) July 1, 2020
La Syrie : premier producteur mondial d'amphétamines
La spécificité de cette découverte réside dans son origine : la Syrie. Ces dernières années, l'État Islamique finance ses activités terroristes grâce au trafic de drogues synthétiques. L'ampleur de leur production en fait aujourd'hui "le premier producteur de mondial d'amphétamines" d'après le communiqué de la police italienne. Sous forme de comprimés, cette drogue est reconnaissable grâce à deux demi-cercles, symbole du Captagon, un médicament considéré comme stupéfiant.
Le Captagon est une drogue très répandue au Moyen-Orient. Originaire du Liban, cette drogue est aussi surnommée "la drogue du djihad" comme le rappellent les enquêteurs italiens. D'après eux, elle serait utilisée par les combattants pour "inhiber la peur et la douleur". Des traces de Captagon avaient été retrouvées à Paris, lors des attentats de 2015, dans la salle de concerts du Bataclan et dans les planques des terroristes impliqués.
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Depuis le confinement, toute la production et la distribution des drogues synthétiques est à l'arrêt en Europe, ce qui a poussé les trafiquants à s'approvisionner en Syrie. Pour la police italienne, il y a peu de doute : la mafia napolitaine est à la tête de ce trafic et les 85 millions de comprimés d'amphétamines étaient destinés au marché européen.
En 2017, 750 000 comprimés de Captagon avaient été retrouvés à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle par la douane française. À destination de l'Arabie saoudite, les comprimés venaient du Liban.