Des banderoles hostiles au président Xi Jinping ont été accrochées dans la capitale juste avant un congrès.La sécurité a été renforcée pour éviter tout signe de contestation.
Cachez ces banderoles que Xi Jinping ne saurait voir. La sécurité a été renforcée vendredi à Pékin pour faire disparaître toute référence à des affiches hostiles au président Xi Jinping. Elles ont été accrochées dans la capitale, juste avant un congrès censé conforter le président au sommet du pouvoir chinois.
Deux banderoles hostiles au dirigeant et aux strictes restrictions de sa politique anti-Covid ont été suspendues à un pont de Pékin, selon des images devenues virales sur les réseaux sociaux étrangers, mais bloquées en Chine. "Pas de tests Covid, mais je veux à manger. Pas de Révolution culturelle, mais des réformes. Pas de confinement, mais la liberté. Pas de dirigeant, mais un vote. Pas de mensonge, mais la dignité. Je ne veux pas être un esclave, mais un citoyen", pouvait-on lire sur la première banderole. La seconde appelait les citoyens à se mettre en grève et à chasser "le traître dictateur Xi Jinping".
Une rare manifestation s'est déroulée sur pont de Pékin ce matin à quelques jours du 20eme congrès du PCC. Des banderoles contre Xi Jinping et la politique zero-covid ont été déployées. Toutes les informations ont été censurées sur les réseaux sociaux Weibo et Wechat #Chine pic.twitter.com/EaxbDXeyhi — Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) October 13, 2022
"Beaucoup de gens les ont vues", ces banderoles, a confirmé vendredi à l'AFP un témoin sous couvert d'anonymat. "Je ne veux pas d'ennuis avec les autorités", s'est-il justifié, précisant que les banderoles avaient rapidement été retirées par les forces de l'ordre.
Ce geste de défiance à l'égard du pouvoir est très inhabituel à Pékin : la ville est quadrillée à l'ordinaire par une armée de forces de sécurité, de volontaires et de caméras de surveillance. Vendredi, la surveillance des ponts à Pékin a ainsi été renforcée, et une importante présence policière était visible près du pont Sitong où les slogans ont été affichés.
La censure est aussi montée d'un cran sur Internet. La recherche du mot-clé "Pékin" sur le réseau social Weibo n'affichait que des résultats de comptes certifiés, au lieu du torrent habituel de messages d'utilisateurs. Un mot-dièse (#JeLesAiVues), utilisé brièvement par les internautes, était pour sa part indisponible vendredi. À la manœuvre : les censeurs, qui effacent les contenus présentant la politique de l'État sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l'agitation. De nombreux sites de médias étrangers sont par ailleurs indisponibles sans le recours à des logiciels de contournement type VPN.
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