Libération de trois des sept religieux catholiques enlevés en Haïti

Publié le 23 avril 2021 à 6h59

Source : TF1 Info

LIBÉRATION - Le porte-parole de la Conférence des évêques du pays a cependant annoncé qu'aucun Français n'avait encore été relâché par les ravisseurs. La police soupçonne un gang armé d'être à l'origine de l'enlèvement.

Trois des sept religieux catholiques enlevés à Haïti il y a une dizaine de jours ont été libérés, a indiqué jeudi 22 avril à l'AFP  le père Loudger Mazile, porte-parole de la Conférence des évêques de ce pays des Caraïbes en proie à une forte insécurité. "Les Français ne sont pas libérés. Il n'y a pas de laïcs parmi les personnes libérées", a-t-il précisé. 

En tout dix personnes, dont sept religieux - cinq Haïtiens et deux Français - ont été kidnappées le 11 avril à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu'elles se rendaient à l'installation d'un nouveau curé. Le groupe comprenait notamment quatre prêtres et une religieuse haïtiens ainsi que deux Français originaires de l'ouest de la France : une religieuse du département de la Mayenne et un prêtre de l'Ille-et-Vilaine qui vit en Haïti depuis plus de trente ans.

Trois personnes, membres de la famille d'un prêtre haïtien qui ne fait pas partie des personnes kidnappées, ont également été enlevées. Les Haïtiens sont majoritairement de confession catholique et leur pays est le plus pauvre du continent américain. Les ravisseurs réclamaient un million de dollars de rançon.

Haïti en proie à une profonde crise politique

La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé "400 Mawozo", d'avoir été à l'origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs. L'événement, qui a choqué l'opinion au-delà des frontières de l'île, a provoqué une profonde crise politique dans le pays, en proie à une recrudescence des enlèvements contre rançon ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l'emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.

L'Église catholique a ainsi lancé quelques jours après l'enlèvement un appel à la grève pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et "la dictature du kidnapping" dans le pays, selon le président de la Conférence des évêques haïtiens, Monseigneur Launey Saturné.  Des messes ont été célébrées et les cloches ont retenti le 15 avril à travers tout le territoire dans les églises catholiques à exactement midi, en signe de protestation et pour exiger la libération des otages. 

"Depuis quelque temps, nous constatons la descente aux enfers de la société haïtienne", avait affirmé au lendemain du drame Mgr Max Leroy Mésidor, archevêque de la première ville haïtienne. "Les autorités publiques qui ne font rien pour résoudre cette crise ne sont pas à l'abri de tout soupçon. Nous dénonçons les complaisances et les complicités d'où qu'elles viennent", avait-il ajouté dans un communiqué. 

Kidnapping en Haïti : qui sont les deux religieux français enlevés ?Source : JT 20h Semaine

Face à ces critiques, le président d'Haïti, Jovenel Moïse avait lui annoncé le 14 avril la démission du gouvernement et la nomination d'un nouveau Premier ministre, afin de s'attaquer au problème aigu de l'insécurité. Jovenel Moïse, objet d'une forte vague de contestation de la part de l'opposition politique et d'une bonne partie de la population haïtienne, qui exigent son départ, en est à son sixième Premier ministre nommé en quatre ans de gouvernance.

A Paris, une enquête a été ouverte pour "enlèvement et séquestration en bande organisée". Elle a été confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).


La rédaction de TF1info

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