"Trop c'est trop": Biden s'insurge contre les violences par armes à feu aux États-Unis

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 4 février 2022 à 6h56

Source : JT 20h Semaine

Joe Biden était à New-York ce jeudi où il s'est insurgé contre les armes à feu.
Le président a exhorté les autorités fédérales à "faire davantage" contre le trafic illégal.
À quelques mois des élections législatives au Congrès, il espère ainsi juguler ce fléau.

Le président américain Joe Biden s'est insurgé ce jeudi contre la vague de violences par arme à feu qui ne cesse de meurtrir New-York. Il a alors promis d'en faire plus contre la criminalité, qui n'épargne pas non plus les autres grandes villes du pays. Accusé de passivité par l'opposition républicaine, Joe Biden entend montrer aux Américains qu'il veut juguler la flambée de ces violences dans tout le pays, sujet politiquement miné pour lui, à quelques mois des élections législatives au Congrès.

"Trop c'est trop parce que nous savons que nous pouvons faire quelque chose contre cela", a martelé Joe Biden devant une centaine de responsables de la ville et de l'État de New York. Ils étaient réunis au siège de la police new-yorkaise (NYPD) à l'invitation du nouveau maire démocrate Eric Adams, un ancien policier afro-américain partisan d'une ligne dure contre la criminalité. "Parce que nous savons que nous pouvons faire quelque chose contre cela", a poursuivi Joe Biden, avant de dresser le triste bilan de "64 enfants blessés dans des violences par arme à feu depuis le début de l'année et 26 tués". 

Au pouvoir depuis un an à peine, Joe Biden a vanté "la mise en place d'une stratégie complète de lutte contre la criminalité par arme à feu dans des villes comme New York, Philadelphie, Atlanta et dans beaucoup d'autres", en admettant toutefois que les autorités fédérales devaient "faire davantage" contre le tentaculaire trafic illégal d'armes à feu. 

À ses côtés, Eric Adams - lui aussi sous pression depuis la mort de deux jeunes agents du NYPD tués le 21 janvier dernier par un homme armé à Harlem - a regretté que le gouvernement fédéral et les autorités locales n'aient "pas, contre la violence par arme à feu, une approche dans le style (d'une réponse au) 11-Septembre", appelant de ses vœux une meilleure coopération entre les corps policier et judiciaire. Il a notamment réclamé une "réforme de la justice pénale dans cette ville et ce pays".

2021, nombre record d'homicides par arme à feu

En 2021, plusieurs villes américaines ont enregistré des nombres record d'homicides par armes à feu. Si la vague de violences a commencé à déferler avant que Joe Biden n'arrive au pouvoir en janvier 2021, le président des États-Unis est de plus en plus jugé responsable de l'insécurité croissante dans le pays. Selon un sondage ABC/Ipsos de décembre 2021, le pourcentage d'Américains approuvant son action en matière de sécurité est tombé à 36%, contre 43% en octobre dernier.

Le démocrate est accusé par une partie des républicains d'ignorer la hausse de la criminalité et de vouloir tailler dans les moyens des forces de l'ordre, tandis qu'Eric Adams réclame une hausse du budget du NYPD (36.000 policiers et 19.000 employés), après un mouvement de protestation de la gauche new-yorkaise contre la police en 2020. "La réponse ne consiste pas à couper les financements de la police", a assuré Joe Biden en apportant ainsi sa caution à l'édile démocrate de New York.

Ce dernier a notamment annoncé fin janvier le rétablissement de patrouilles de policiers en civil ; des équipes controversées, puis supprimées en 2020 par son prédécesseur de gauche, Bill de Blasio, après la mort de l'afro-américain George Floyd, tué par un policier à Minneapolis, l'événement déclencheur des grandes manifestations "Black Lives Matter" de l'été 2020.

À noter que, selon des experts, la crise sanitaire a également sa part de responsabilité dans la montée des violences par armes à feu aux États-Unis. Celle-ci aurait fragilisée le lien social entre les américains ces deux dernières années. 


Léa LUCAS avec AFP

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