Turquie : une marée de drapeaux rouges place Taksim pour soutenir la démocratie

Publié le 24 juillet 2016 à 18h12
Turquie : une marée de drapeaux rouges place Taksim pour soutenir la démocratie

DEMOCRATIE - Huit jours après l'échec du coup d'Etat, des milliers de Turcs se rassemblent ce dimanche sur la symbolique place Taksim pour soutenir la démocratie. Le président Erdogan a décrété l'état d'urgence dans le pays, et la purge massive se poursuit.

Des milliers de Turcs réunis ce dimanche place Taksim, dans le centre d'Istanbul, pour dire leur attachement à la démocratie, mais aussi souvent leur opposition à l'état d'urgence décrété par le président Erdogan après le putsch manqué du 15 juillet. "Nous défendons la république et la démocratie", "La souveraineté appartient au peuple sans conditions", "Non au coup d'État, oui à la démocratie", proclament des pancartes brandies par les personnes présentes.

C'est le principal parti d'opposition (CHP, social-démocrate et laïc) qui avait appelé à ce rassemblement. S'y était rallié le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan (AKP), dont les partisans descendent par dizaines de milliers dans les rues chaque soir depuis le 15 juillet. Mais place Taksim dominaient bien les portraits de Mustapha Kemal, Atatürk, le père de la République et la figure tutélaire des militants du CHP.

Dire non à l’état d’urgence décrété par le président

Au-delà du rejet des putschistes, de nombreuses personnes semblaient déterminées à exprimer leur inquiétude après l'instauration de l'état d'urgence ainsi que leur opposition au président Erdogan : "Ni le coup, ni le diktat, le pouvoir au peuple !", "La Turquie est laïque et le restera !", "Nous sommes les soldats de Mustafa Kemal".

Le président Erdogan a lancé des  purges massives  depuis le 15 juillet, et  instauré l’état d’urgence  dans tout le pays. Les premiers effets de l'état d'urgence ne se sont pas faits attendre : extension de quatre à 30 jours de la durée maximale de garde à vue, radiation à vie des fonctionnaires liés à Fethullah Gülen -  soupçonné d’être l’instigateur du coup d’Etat  -, dissolution de plus de 2.000 institutions dont la garde présidentielle, des universités, des syndicats…

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Quelque 13.000 gardes à vue ont été prononcées depuis le putsch manqué et 5.837 personnes placées en détention, dont 3.718 soldats et 123 généraux. Le président Erdogan a répété sa volonté d'éradiquer ce "virus", ce "cancer" qui se serait "métastasé" dans les institutions.


La rédaction de TF1info

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