Ukraine : Macron et Poutine s'entendent sur "la nécessité d'une désescalade"

Publié le 28 janvier 2022 à 17h26

Source : TF1 Info

Emmanuel Macron s'est entretenu ce vendredi avec le président russe.
Depuis plusieurs semaines, une menace d'invasion russe plane sur l'Ukraine.
Vladimir Poutine a assuré qu'il ne cherchait pas "la confrontation".

Vers une désescalade dans la crise ukrainienne ? C'est en tout cas ce qui ressort de l'échange téléphonique entre les présidents français et russes ce vendredi, alors Kiev craint une action des forces armées russes dans la région du Donbass. Dans ce contexte de vives tensions, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont convenus de la "nécessité d'une désescalade" et d'une poursuite du "dialogue" dans la crise ukrainienne, d'après l'Élysée. Si le palais reconnaît un "dialogue difficile", l'échange téléphonique a été "sérieux", "respectueux", et les "canaux de communication sont ouverts", a appris TF1info auprès de l'Élysée. 

Alors que de nombreuses troupes russes sont massées à la frontière ukrainienne, "le président Poutine n'a exprimé aucune intention offensive (...) Il a dit très clairement qu'il ne cherchait pas la confrontation", a ajouté la présidence française. Sur la sécurité stratégique en Europe, les deux chefs d'État "se sont mis d'accord sur la poursuite du dialogue qui va nécessiter que les Européens (...) soient bien partie prenante de ce dialogue", qui engage en premier lieu les États-Unis et l'Otan.

La Russie va "déterminer sa réaction à venir"

Dans son communiqué suivant l'entretien téléphonique entre les deux chefs d'État, le Kremlin s'est plaint du rejet par l'Occident de ses exigences pour aboutir à une désescalade du conflit autour de l'Ukraine et de l'Otan. "Les réponses des États-Unis et de l'Otan n'ont pas tenu compte des inquiétudes fondamentales de la Russie", a ainsi indiqué la présidence russe.

"La question clé a été ignorée, à savoir comment les États-Unis et leurs alliés comptent (...) mettre en œuvre le principe selon lequel personne ne doit renforcer sa sécurité au détriment d'autres pays", a poursuivi la présidence russe. D'après le Kremlin, la Russie va "déterminer sa réaction à venir" après avoir étudié en détail les réponses de ses rivaux. 

Ukraine : les Etats-Unis préparent leurs troupesSource : TF1 Info

Depuis fin 2021, plus de 100.000 militaires russes sont massés à la frontière ukrainienne, selon les estimations des Occidentaux qui craignent qu'une invasion de l'Ukraine, voisin pro-occidental de la Russie, soit imminente.

La Russie dément tout projet d'invasion, mais s'estime menacée par l'expansion de l'Otan depuis 20 ans et par le soutien occidental à l'Ukraine. Elle a donc conditionné la désescalade à la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance atlantique, notamment à l'Ukraine, et un retour des déploiements militaires occidentaux aux frontières de 1997.

De nouvelles réunions entre la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la France prévues

Mais les États-Unis et l'Otan ont, sans surprise, formellement rejeté mercredi ces demandes, tout en proposant des négociations sur des limites réciproques au déploiement des missiles de courte et moyenne portée des deux puissances nucléaires rivales en Europe ainsi qu'aux exercices militaires aux abords du camp adverse.

Vladimir Poutine a de son côté souligné, lors de l'entretien avec Emmanuel Macron, que la Russie voulait continuer à travailler à la résolution du conflit dans l'Est ukrainien, opposant Kiev à des séparatistes pro-russes depuis huit ans. Il a insisté à ce titre sur le format existant de pourparlers qui rassemble Moscou, Kiev, Berlin et Paris. Une réunion de conseillers des dirigeants de ces quatre pays a eu lieu le 26 janvier, la première depuis des mois, et une autre est prévue en février. 

Emmanuel Macron a de son côté l'intention de se rendre en Ukraine, a appris TF1 Info auprès de l'Élysée, à une date pas encore fixée. En attendant, le président français doit s'entretenir ce vendredi en fin d'après-midi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. "Il lui dira ce soir notre engagement pour la souveraineté de l’Ukraine, notre solidarité en cette période de tensions et notre engagement à poursuivre les négociations pour trouver un chemin pour mettre en œuvre les accords de Minsk", a ajouté la présidence française.


La rédaction de TF1info

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