Ukraine : qui sont les mercenaires du groupe Wagner, soupçonnés de vouloir tuer le président Zelensky ?

Publié le 5 mars 2022 à 14h30, mis à jour le 8 mars 2022 à 18h26

Source : TF1 Info

Selon des informations du "Times", 400 mercenaires du groupe Wagner auraient été envoyés à Kiev pour tenter d'exécuter le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce groupe paramilitaire, "armée de l'ombre du Kremlin" mais jamais reconnu officiellement par Moscou, est également actif au Mali.

La guerre en Ukraine fait reparler du groupe Wagner. Déjà présente au Mali pour lutter contre les djihadistes malgré les critiques de plusieurs pays, dont la France, cette société paramilitaire privée serait désormais active dans le cadre du conflit déclenché par la Russie aux portes de l'Union européenne. 

Selon des informations du Times, près de 400 paramilitaires du groupe auraient été dépêchés à Kiev, avec notamment pour mission d'exécuter le président ukrainien Volodymyr Zelensky, incarnation de la résistance à l'invasion russe. 

Surnommés "les chiens de guerre de Moscou", ces mercenaires n'ont jamais été reconnus officiellement par le pouvoir russe. Pour autant, ils semblent omniprésents dans la stratégie d'influence de Vladimir Poutine. 

"Armée de l'ombre du Kremlin"

Mais qui sont ces mercenaires russes tant redoutés ? Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l'Institut Thomas More, interrogé sur LCI en septembre dernier, ces mercenaires font partie d'une entité qui est "plus qu'une société militaire privée (...), c'est une armée de l'ombre du Kremlin, c'est le faux-nez du Kremlin". Ils s'entraîneraient, selon le chercheur, sur des "bases du GRU (service de renseignement russe, ndlr), notamment à côté de Krasnodar, dans le sud de la Russie", et représentent un outil crucial pour la Russie. "C'est un moyen d'intervenir de manière discrète, si l'on peut dire, sur des territoires étrangers [...] Moscou s'ouvre la possibilité de nier tout engagement militaire russe si jamais les choses tournent mal ou si un certain nombre d'exactions sont commises", poursuit le spécialiste.

Les mercenaires du groupe Wagner sont déjà intervenus auparavant en Ukraine, en Syrie, et dans plusieurs pays africains dont la Libye, Madagascar, et la Centrafrique, et dernièrement le Mali. "La Russie a des ambitions et cherche à exploiter des opportunités en Afrique, il y a une véritable volonté de percer en Afrique, de regagner le terrain perdu par rapport à l'époque de l'URSS, notamment pendant la période de Brejnev. N'y voyons pas simplement une sorte de conséquence d'une éventuelle incapacité française" a expliqué le chercheur, faisant allusion au retrait de la force barkhane du Mali. 

"La mission était de défendre les intérêts du pays"

Du côté de la Russie, les autorités se refusent à reconnaître le lien entre ce groupe paramilitaire et le gouvernement. "S'il y a des citoyens russes sur place, ils ne représentent ni les intérêts ni ne sont payés par la Russie, il y a souvent beaucoup de mercenaires dans une zone de conflit", déclarait Vladimir Poutine en janvier 2020 lors d'une conférence de presse. Pourtant, Marat Gabidoullin, un ancien soldat de Wagner a déclaré en juin, dans un entretien publié dans Le Figaro, que "la mission était de défendre et de promouvoir les intérêts du pays et qu’il fallait être prêt à participer à une guerre. Il y avait une dimension patriotique."

Marat Gabidoullin a aussi expliqué que le nom du groupe paramilitaire était en fait le surnom de Dmitri Outkine, un ex-commandant du GRU devenu le chef opérationnel du groupe Wagner. Le groupe est également connu pour ses exactions et notamment une vidéo dans laquelle quatre membres du groupe torturent et décapitent un déserteur syrien en 2017. Une action qui avait d'ailleurs mené trois ONG à porter plainte en mars 2021.


La rédaction de TF1info

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