Kiev et les séparatistes prorusses s'accusent mutuellement de nouveaux bombardements dans la région du Donbass.Moscou a annoncé des manœuvres comprenant des tirs de missiles balistiques et de croisière.Emmanuel Macron a appelé à "la cessation des actes militaires".
L'Ukraine plus proche que jamais d'un nouveau conflit. De nouveaux bombardements ont été enregistrés ce matin sur le front est, qui sépare l'armée ukrainienne des troupes sécessionnistes, dans cette région en guerre depuis 2014. L'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses s'étaient accusés mutuellement ce vendredi matin pour les offensives survenues la veille. De leur côté, Américains et Britanniques ont accusé Moscou de chercher un prétexte pour déclencher une offensive, en affirmant que l'armée russe avait intensifié son déploiement aux frontières de l'Ukraine, où le contingent serait désormais de 150.000 hommes.
Des journalistes de l'AFP présents dans la localité de Stanytsia Louganska ont entendu ce vendredi matin le son de bombardements proches, alors que la ville avait déjà été touchée par des tirs de mortiers la veille, qui avaient notamment touché une école maternelle. Ces nouveaux combats interviennent dans un combat extrêmement tendu, avec le déploiement aux frontières de l'Ukraine d'un contingent désormais estimé à 150.000 hommes par Washington et Kiev.
Moscou en attente d'un prétexte pour attaquer ?
Si l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se renvoient la responsabilité pour la reprise des combats, ceux-ci fragilisent une situation déjà très sensible. En huit ans, 14.000 personnes ont été tuées dans le conflit entre l'armée ukrainienne et les séparatistes soutenus par Moscou. Les combats avaient toutefois nettement décru depuis les accords de Minsk, signés en 2015. Ce jeudi, le président américain avait soutenu que la Russie préparait toujours une invasion de l'Ukraine "dans les prochains jours", Joe Biden expliquant même que Moscou préparait un prétexte pour passer à l'acte, "une fausse alarme". "Aujourd'hui, tout est possible", a quant à lui constaté sur LCI ce vendredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
De son côté, le Kremlin a jugé ce vendredi matin "très inquiétants" les combats dans le Donbass, tandis que le ministre ukrainien de la Défense assurait que Kiev "n'a pas l'intention" d'attaquer les séparatistes prorusses. Quelques heures plus tard, les présidents des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk appelaient à l'évacuation vers la Russie des femmes, des enfants et des personnes âgées, en accusant le président ukrainien d'avoir ordonné l'invasion du Donbass.
À quelques heures d'un entretien en visioconférence avec Joe Biden et plusieurs dirigeants européens, Emmanuel Macron a constaté les "actes qui contreviennent au cessez-le-feu" observés dans le Donbass, et attend que "toute la clarté [soit faite] sur les évènements des dernières heures". Si le président français a appelé à "la cessation de ces actes militaires et à la reprise de négociations constructives", il s'est montré sceptique quant à la réalité d'un retrait russe de la zone frontalière annoncée par le Kremlin : "J'ai entendu les mots du président russe, il faut maintenant que les actes suivent".
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