Paulo Guedes, le ministre de l'Économie brésilien, a menacé de se détourner du marché français si Paris ne cessait pas de critiquer la déforestation en Amazonie.Selon lui, la France est de toute manière devenue "insignifiante".Il a par ailleurs mis sur le même plan l'incendie de Notre-Dame et ceux qui ravagent la forêt amazonienne.
"Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre." Particulièrement remonté, le ministre de l'Économie du Brésil, Paulo Guedes, a menacé de se détourner du marché français si Paris ne cessait pas ses critiques sur la déforestation en Amazonie, jugeant de toute manière les échanges économiques avec ce pays "insignifiants".
"Ce sont des accusations futiles !"
Lors d'un congrès de chefs d'entreprise du secteur de la restauration, mardi 9 août, dont des extraits filmés ont commencé à être diffusés dans la presse brésilienne mercredi, Paulo Guedes, ministre-clef du gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, a par ailleurs mis sur le même plan l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en 2019, et ceux qui ravagent la forêt amazonienne.
"Un jour, un ministre français m'a dit : 'vous êtes en train de brûler la forêt'. Je lui ai répondu : 'et vous, vous avez brûlé Notre-Dame'", a-t-il raconté, sans préciser de quel ministre il parlait. "Ce sont des accusations futiles ! Vous n'avez pas brûlé Notre-Dame, mais vous n'avez pas réussi à empêcher le petit pâté de maison (où se trouve la cathédrale) de prendre feu. Chez nous, (la forêt amazonienne) est plus grande que l'Europe et vous nous critiquez", a-t-il ajouté.
"Après, j'ai donné un autre exemple (au ministre) : 'nos échanges commerciaux avec vous (la France) s'élevaient à 2 milliards de dollars en 2000, autant que la Chine. Aujourd'hui, c'est 7 milliards avec vous et 120 milliards avec la Chine. Vous devenez insignifiants pour nous'", a-t-il encore poursuivi.
Dans son discours de mardi, Paulo Guedes a critiqué le fait que le président français, Emmanuel Macron, soit opposé à la ratification de l'accord commercial entre l'Union Européenne et le Mercosur (qui réunit Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), doutant de l'engagement du Brésil à défendre l'environnement, face à l'avancée de la déforestation et des incendies en Amazonie. "Ou la France nous ouvre son marché, à nous et au Mercosur, ou elle deviendra insignifiante pour nous et on ira voir ailleurs", a-t-il insisté.