Des sénateurs français se rendent à Taïwan malgré les menaces de l'ambassade de Chine

Une visite qui suscite la polémique. Quatre sénateurs français - Alain Richard (LaREM), Max Brisson (LR), Else Joseph (LR) et Olivier Cadic (Union centriste) - sont arrivés à Taïwan ce mercredi, dans le but de s'entretenir avec la présidente Tsai Ing-wen, malgré les vives protestations de l'ambassade de Chine en France.

En effet, la Chine s'oppose à ce que Taipei ait des échanges officiels avec d'autres pays. Mais le ministère des Affaires étrangères a rejeté ces protestations, affirmant que les sénateurs étaient libres de leurs déplacements. Taïwan a alors félicité les élus d'avoir résisté aux pressions de Pékin pour poursuivre leur visite.

"Nous souhaitons sincèrement la bienvenue à Taïwan à la délégation française conduite par le sénateur Alain Richard. J'ai hâte de vous rencontrer et de travailler ensemble pour renforcer les liens entre Taïwan et la France", a tweeté la présidente Tsai Ing-wen. "Les sénateurs effectuent cette visite malgré les menaces de l'ambassadeur de Chine en France, montrant ainsi leur engagement indéfectible envers l'esprit de liberté et de démocratie", avait déclaré le ministère taïwanais des Affaires étrangères dans un communiqué publié mardi.

Depuis mars, la Chine tente de dissuader les sénateurs français d'effectuer ce voyage sur l'île, qu'elle considère comme l'une de ses provinces. L'ambassade de Chine a même prévenu que la visite porterait atteinte aux intérêts de la Chine, aux relations sino-françaises et à "l'image de la France" dans des commentaires récents sur son site web. En février, l'ambassadeur de Chine avait déjà adressé une lettre à l'ancien ministre français de la Défense, Alain Richard, dans laquelle il déclarait que sa visite "violerait clairement le principe d'une seule Chine et enverrait un mauvais signal aux forces indépendantistes de Taïwan".

Membre de la majorité présidentielle, Alain Richard, qui préside le Groupe d'information et d'échanges entre le Sénat et Taïwan, s'y était déjà rendu en 2015 et en 2018. Il réfute pour sa part toute remise en cause du principe d'une seule Chine. La délégation rencontrera la présidente Tsai Ing-wen jeudi avant de terminer son voyage dimanche, selon le ministère des Affaires étrangères de Taïwan.