Une touriste condamnée à 8 ans de prison après avoir critiqué l'Egypte sur Facebook

Publié le 7 juillet 2018 à 22h20
Une touriste condamnée à 8 ans de prison après avoir critiqué l'Egypte sur Facebook

Source : MARWAN NAAMANI / AFP

JUSTICE - Une touriste libanaise a été condamnée samedi à 8 ans de prison par un tribunal du Caire, après avoir publié une vidéo très partagée dans laquelle elle affirmait avoir été victime de harcèlement sexuel et qualifiait l'Égypte de "pays de salopards".

Une touriste libanaise a été condamnée samedi à 8 ans de prison par un tribunal du Caire, après s'être plainte, dans une vidéo postée sur Facebook, d'avoir été victime de harcèlement sexuel et de ses conditions de séjour en Egypte. Mona el-Mazboh, 24 ans, avait été arrêtée le mois dernier à l'aéroport du Caire à la fin de ce séjour.

Elle avait, avant son arrestation, publié sur Facebook une vidéo de 10 minutes dans laquelle elle qualifie l'Egypte de "pays de

salopards". Elle affirmait dans cette vidéo avoir été sexuellement harcelée par des chauffeurs de taxi et des hommes dans la rue. Mona el-Mazboh évoquait aussi la mauvaise qualité du service dans les restaurants qu'elle a fréquentés pendant le mois du ramadan et parlait d'un vol d'argent dont elle aurait été victime lors d'un précédent voyage en Egypte.

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Très partagée sur les réseaux sociaux,  la vidéo a attiré l'attention des autorités égyptienne. La jeune femme a été jugée coupable d'avoir volontairement propagé de fausses rumeurs susceptibles de nuire à la société, de s'en être prise à la religion et d'avoir tenu des propos indécents, indique Reuters de source judiciaire. 

En octobre, Emmanuel Macron refusait de "donner des leçons" à l'Egypte sur les droits de l'HommeSource : Sujet JT LCI
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"Avec tout le respect dû à l'institution judiciaire, c'est un verdict sévère. Il rentre dans le cadre de la loi, mais le tribunal a appliqué la peine maximale", a commentél'avocat de Mona el-Mazboh, Emad Kamal, qui a précisé que sa cliente souffrait de dépression et qu'elle avait subi en 2006 une opération qui rendrait plus difficile le contrôle de ses émotions. Une cour d'appel va examiner son cas le 29 juillet, a indiqué l'avocat.

Dans son rapport 2017-2018, Amnesty international indique que "la crise des droits humains s’est poursuivie sans relâche en Égypte. Les autorités ont soumis des centaines de personnes à la torture, à d’autres mauvais traitements et à des disparitions forcées, et de nombreuses exécutions extrajudiciaires ont été commises en toute impunité. La répression exercée contre la société civile s’est intensifiée, et des membres du personnel d’ONG ont cette année encore été soumis à des interrogatoires, à une interdiction de quitter le pays et à un gel de leurs avoirs. Les journalistes et les personnes qui critiquaient le gouvernement, manifestaient pacifiquement ou défendaient les droits humains étaient couramment arrêtés et détenus arbitrairement avant d’être jugés lors de procès d’une iniquité flagrante."


La rédaction de TF1info

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