TEMOIGNAGE - A l’occasion de la journée internationale des filles, ce dimanche, metronews a rencontré Urmila Chaudhari. Vendue par ses parents pour 53 dollars, cette jeune népalaise a été réduite en esclavage pendant près de douze ans.
Urmila, 26 ans, n’a pas eu d’enfance. Cette jeune femme népalaise, le regard calme, une épaisse natte de cheveux noirs tombant sur l’épaule, est une ancienne esclave domestique. Elle n’a que six ans lorsque ses parents, paysans endettés du sud-ouest du pays, acceptent de remettre leur petite fille à une riche famille, pour 53 dollars. On promet à Urmila une vie à l’abri du besoin et une scolarisation normale. En réalité, elle devient une "Kamalari", du nom qu’on donne, au Népal, à ces fillettes bonnes à tout faire et privées d'école.
"Je faisais tout, je devais remplir toutes les tâches ménagères", se souvient-elle. "Il me fallait laver la maison, les vêtements, préparer tous les repas. J’étais tellement petite, que pour cuisiner, je devais grimper sur une chaise. Je me sentais comme un oiseau en cage." Après huit années de services dans une première famille, Urmila est donnée à une autre propriétaire, une "politicienne". Et le calvaire recommence. En tout, la jeune fille aura été esclave pendant près de douze ans. Jusqu’à ce qu’une permission de sortie exceptionnelle, pour aller voir sa famille, lui permette de prendre la poudre d’escampette.
Sauver les petites esclaves
"Quand je suis arrivée devant la maison familiale, il y avait des femmes avec des pancartes, qui faisaient du porte-à-porte dans le village. Des anciennes Kamalaris. Elles informaient tout le monde que ce système était devenu illégal en 2006, et qu’on n’avait plus le droit de vendre les petites filles." Brutalement revenue à la réalité, Urmila décide alors de ne plus jamais remettre les pieds chez sa maîtresse. "Elle a bien essayé de me récupérer. Elle me harcelait au téléphone, mais j’ai tenu bon" confie celle qui, prise en charge par l’ONG Plan International, est mise, à 17 ans, sur le chemin de l’école pour la première fois. "J’ai appris à lire et à écrire, j’en suis tellement fière, je ne veux pas m’arrêter là", poursuit-elle.
Aujourd’hui, Urmila est en classe de terminale. L’année prochaine, elle souhaite entrer dans une école de droit, pour devenir avocate et défendre la cause des Kamalaris. Un combat qu’elle a déjà amorcé, depuis qu’elle même est sortie de l’esclavage. Présidente de l’association "Forum pour la liberté des Kamalaris", elle se donne pour mission de sauver les petites esclaves, afin de les remettre sur les bancs de l’école.
Encore 12.000 Kamalaris à travers le pays
Le gouvernement et la police, depuis peu, sont de son côté. "Le fonctionnement est simple : lorsqu’on nous signale une Kamalari dans la région, on prévient les autorités. Puis, grâce aux dons, on s’occupe de loger la petite et de la scolariser", explique-t-elle.
Ambassadrice malgré elle des filles réduites en esclavage , Urmila a parfois envie de pleurer quand elle raconte son histoire. Mais, courageuse, elle répète: "Mon passé, c’est ma force". Et de la force, elle va en avoir besoin. Au Népal, les organisations humanitaires estiment qu’il existe encore 12.000 petites Kamalaris à travers les zones rurales du pays.
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